La 15e édition du Festival de la caricature et de l’humour de Yaoundé s’est achevée dimanche.
Le Bois Sainte Anastasie à Yaoundé, transformé en pays des merveilles, assailli de couleurs et de frasques. De drôles de personnages ont investi ce lieu de verdure propice à l’inspiration, le temps du festival de la caricature et de l’humour de Yaoundé du 2 au 6 juillet. Une 15e édition du Fescarhy avec pour thème : « Une vie de crayon… Une vie d’humour » sur le même fil que les autres, aux prises entre imagination délirante et fantaisie. Mais pas uniquement. L’actualité y est décryptée toujours dans le ton bien trempé de l’ironie et du sarcasme.
Sous une tente, les murs sont tapissés de caricatures informatives. Car derrière les œuvres humoristiques de ce festival organisé par l’Association Irondel, se cachent très souvent des messages forts. Du Camerounais Malyk au Gabonais Pahe, sans éluder les autres Jaimes, Pov, Almo…, on pousse des coups de gueule par l’ingéniosité du crayon. Sur une œuvre, les caricaturistes prennent la défense des clients de grandes surfaces rabroués lorsqu’ils demandent de quoi emballer leurs courses depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction du plastique non bio. Ailleurs, ils raillent ces dames ivres qui n’hésitent pas à soulever leur « kaba » le 8 mars. La récente débâcle des Lions indomptables au Mondial brésilien n’échappe pas au supplice.
La politique est omniprésente sur plusieurs œuvres, et sur tout le site du festival. D’ailleurs, des portraits de chefs d’Etat africains, réalisés par Ezzat El Dine, parsèment les recoins du Bois Sainte Anastasie. Les nombreux visiteurs défilent entre les stands sous leur regard autoritaire… Parmi les exposants, on trouve des voyageurs. Comme ces deux artistes venus de Garoua. « On a l’habitude d’exposer à l’Alliance franco-camerounaise, mais nous sommes des abonnés du Fescarhy », soutient l’un d’eux. Ils vendent des cartes de vœux peintes à la main, ou des tableaux de grandes dimensions. Près d’eux, les visiteurs se font refaire le portrait, quand les artistes ne prennent pas leur visage pour une toile. La formation tient une grande place dans le Fescarhy.
Des amateurs ont appris les bases ou perfectionné leur crayon auprès de spécialistes. A l’ombre des arbres du Bois, leurs gribouillis ont peu à peu pris une forme, un sens. La cérémonie de clôture le 6 juillet dernier a permis de reconnaître les talents de nombreux caricaturistes et humoristes. Cette 15e édition a été dédiée à Maître Mystero du Keguegue international et au caricaturiste Ezzat El Dine. Dimanche, les crayons ont été rangés, les libraires et organes de presse appelés à plus de collaboration par les organisateurs, en attendant le Fescarhy 2015.
