Les portiers sont les véritables héros de cette coupe du monde au Brésil.
Des envolées spectaculaires. Des arrêts explosifs. Des images saisissantes, gravées dans les mémoires ou immortalisées par les photographes. Ce Mondial 2014 est le terrain des gardiens. Sur plusieurs rencontres, ils ont fait plus que jouer le rôle de 11e homme, confiné dans ses bois. En revanche, ils sont décisifs, sortant leurs coéquipiers de situations plus que mal embarquées. A de nombreuses reprises, ce sont eux qui ont fait les matchs. Morceau choisi, ce nul (0-0) entre le Brésil et le Mexique le 17 juin dernier. La rencontre s’est révélée aussi spectaculaire qu’une opposition prolifique en buts. Le mérite à des portiers détonants : Julio César pour le Brésil et Guillermo Ochoa pour le Mexique. On se souvient encore de cet arrêt d’Ochoa à la limite de la ligne, sur une tête à bout portant de Thiago Silva. Des réflexes, que les gardiens de ce Mondial sont souvent allés chercher au fond de leurs tripes. A Ajaccio (Ligue 1 France) avant la coupe du monde, il est déjà dans le viseur des plus grands clubs européens. César, le gardien brésilien, longtemps critiqué avant le Mondial, s’est montré salvateur pour la Séléçao, autant en phase de poules que lors des huitièmes de finale contre le Chili, notamment lors de la session des tirs aux buts.
Keylor Navas, le portier costaricien, a séduit lui aussi par ses exploits. Le gardien de Levante (Espagne) avoue s’entraîner à arrêter « des balles de tennis », envoyées à coups de raquette par un de ses coéquipiers. De quoi tonifier ses automatismes et intensifier sa vitesse. Les gardiens ne livrent pas tous leur secret, mais sur le terrain, leur efficacité a été redoutable. Ils battent même des records. Jamais depuis l’instauration des statistiques en 1966 au Mondial, un gardien n’a effectué 15 arrêts en un match. Tim Howard le portier des Etats-Unis, l’a fait contre la Belgique.
Pièce essentielle dans le dispositif défensif et même offensif de la Mannschaft, Manuel Neuer, 1,93m, impressionne par son jeu de pied, n’hésitant pas à sortir en trombe, en position de dernier défenseur, pour renvoyer d’un tacle autoritaire les assauts adverses, quand il ne repousse pas d’un coup de main ferme des frappes puissantes. Pour le sélectionneur allemand, Joachim Löw, il peut être considéré comme un défenseur de plus. Avec sa bonne qualité de passe et son évaluation efficace des distances, Neuer a même des atouts de milieu de terrain. Baptisé, « Goal volant », « Le mur de Berlin »… Neuer est un joueur complet ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette coupe du monde brésilienne est la révélation des gardiens de but. David Ospina (Colombie), les Africains Vincent Enyeama (Nigeria) et Raïs M’bohli (Algérie), Thibaut Courtois (Belgique), entre autres, ont tous des allures de héros.
Le Mondial 2014, c’est la cage aux fous.
