Les élus ont du mal à mener de projets sociaux et dénoncent les braderies de terrains à des particuliers.
Pour les maires du Wouri, le manque de réserves foncières pour les communes est une préoccupation de plus en plus pressante. Celle-ci a été exposée au gouverneur du Littoral lors de sa tournée économique dans le Wouri par quasiment tous les élus municipaux. « Par manque de terrains, nous ne pouvons pas mener de projets pour la mairie et la communauté, comme la construction d’espaces verts », déclare Françoise Foning, maire de Douala 5. Idem du côté des mairies de Douala 4, Douala 2, etc. L’une des conséquences est le manque d’espaces récréatifs, surtout en cette période de vacances. Le moindre espace considéré comme libre peut faire l’objet de tensions.
Illustration à New-Deïdo. Edouard Yetchang, chef du quartier, fait état de la situation opposant un promoteur aux jeunes du quartier. « Le Pad a un titre foncier sur des terres de Deïdo cédées à l’Etat pour un projet de construction de logements sociaux, surtout pour les personnels d’astreinte de cette société depuis le début des années 60. Tout indique que ce projet n’a plus lieu. Le Mindcaf s’est saisi de l’occasion pour procéder à la rétrocession de ce vaste espace de plus de 2km de long sur 1km de large, à la communauté du village Bédi dans le canton Bassa, alors qu’il s’agit bien du territoire du canton Deïdo. Aux dernières nouvelles, ce sont des privés qui en sont acquéreurs. Depuis quelques semaines, des bulldozers y font des travaux de lotissements. Les jeunes de New-Deïdo ont voulu en découdre avec ces envahisseurs », explique-t-il.
En effet, selon le chef du quartier, il s’agit du seul espace qui sert au divertissement sportif pour plusieurs villages et quartiers (Bonantonè, Bonamuduru, Bonatéki, Bonamuti, Grand moulin, New-Deïdo, Scdp-Cité Chardy, Bessengue, etc.). « Le manque de terrains pousse les jeunes à s’éloigner de leurs bases naturelles, à la recherche de terrains de jeu, d’où des dérapages aux conséquences multiples », confie Edouard Yetchang.
Dans le même ordre d’idées, l’Association des chefs traditionnels du Wouri regrette certains écarts dans la gestion foncière dans le département. « Nous fustigeons le gangstérisme de certains individus qui, de par leur position au sein ou en dehors de l’administration, se sont livrés à la spoliation de terres, comme c’est le cas entre autres du marché dit « Tanko » à Bonabéri. Pour améliorer la situation, lors de sa tournée économique, le gouverneur du Littoral a promis d’examiner les moyens de mettre en place des lotissements communaux, afin que la municipalité puisse disposer de réserves foncières pour des projets (espaces verts et récréatifs…).
