Cérémonie solennelle vendredi dernier pour plusieurs promotions, sous la présidence du Minesup.
Voici plusieurs décennies que la tradition de remise solennelle des diplômes a disparu au sein des universités d’Etat du Cameroun. « Nous attendons ces parchemins depuis des années.
A chaque fois, l’on nous a servi des attestations qui ne font pas toujours foi. Surtout pour ceux de nos camarades qui allaient à l’étranger. C’est un réel soulagement de pouvoir enfin recevoir ces diplômes », explique Rodolphe Tagne, son diplôme de Master en chimie entre les mains. En effet, consciente des désagréments causés par la non-production des diplômes, à la faveur des réformes qu’elle a engagées et surtout, « prenant ses responsabilités de mère des universités du Cameroun », l’Université de Yaoundé I a renoué vendredi dernier avec la remise des diplômes. Ceci au cours d’une cérémonie solennelle au palais des Sports de Yaoundé, présidée par le Minesup.
Le recteur de cette institution, le Pr. Maurice Aurélien Sosso, assure que « cette cérémonie sera désormais inscrite comme l’une des plus belles pages de l’histoire de l’Université de Yaoundé I, puisqu’elle consacre la reprise d’une importante tradition académique ». Au Minesup de regretter le fait que cette entreprise ait été suspendue, « pour des raisons économiques ». Tout en félicitant le Pr. Sosso pour sa volonté de voir à nouveau les diplômes remis aux impétrants de son université, Jacques Fame Ndongo espère que la tradition sera rapidement relancée dans les autres universités d’Etat du pays, car il est facile de falsifier une attestation et non un diplôme dûment confectionné.
En attendant, ce sont des milliers de diplômés, niveaux licence, Master et doctorat qui ont reçu leurs parchemins vendredi dernier. Ils sont issus de la Faculté des arts, lettres et sciences humaines (FALSH) et de la Faculté des sciences (FS), promotions 2010 à 2013. Et exactement 593 ingénieurs des cinq dernières promotions (2008 à 2013) de l’Ecole nationale supérieure polytechnique (ENSP). C’était aussi l’occasion pour les doyens et directeur de ces établissements de présenter leurs différentes filières, le chemin parcouru et surtout les acquis de la professionnalisation des enseignements. D’ailleurs, des lauréats de Masters professionnels ont été présentés lors de cette cérémonie. Le problème de la surpopulation estudiantine dans les amphis a également été abordé. L’on parle d’un ratio d’un enseignant pour 50 étudiants, loin des normes de l’Unesco, qui est d’un enseignant pour 20 apprenants.
Alors que la plupart des lauréats s’interrogent sur l’intérêt de ces diplômes qui leur ouvrent la porte au chômage, le Pr. Fame Ndongo assure que « l’université camerounaise n’a pas vocation à former des chômeurs. Le fonction publique recrute régulièrement, mais avec un diplôme en poche, vous devez être à même de vous auto-employer». Néanmoins, le ministre demande à tous les chefs des institutions universitaires de renforcer le dispositif professionnalisant des études universitaires, y compris dans les cycles facultaires.
