Ainsi donc une partie de la classe politique et certaines associations envisagent de ne pas prendre part au prochain dialogue inter-centrafricain prévu à Brazzaville au Congo les 21 et 22 juillet prochains. Une décision grave prise le 9 juillet dernier au cours d’une réunion de prise de contact et de concertation avec la plateforme interreligieuse regroupant les trois principaux leaders religieux (catholique, protestant et musulman) de Centrafrique.
Lorqu’on sait que le processus politique est en panne et le pays dans un état de délabrement pays on ne peut que regretter cette décision qui met en scène une polémique vraiment de trop et souhaiter vivement qu’elle ne prospère pas. Car il est urgent d’agir avec rigueur pour mettre fin à la crise centrafricaine qui ne fait que perdurer. La preuve toute récente : l’attaque des ex-Séleka contre une église catholique à Bambari (Nord) et qui a causé 23 morts.
Jusqu’à quand donc ceux qui ont les armes vont-ils continuer à tuer ou à massacrer des innocents qui n’aspirent qu’à vivre en paix ? Les partisans du boycott estiment que c’est en terre centrafricaine même que tous les acteurs politiques du pays doivent se rencontrer pour nouer le dialogue de sortie de crise. Pourquoi alors Brazzaville ? Ceux qui se posent cette question sans doute normale devraient aussi se rappeler une chose.
Dans la situation actuelle de ce pays, où les institutions de transition sont, à tous points de vue, fragiles et la suspicion entre dirigeants politiques forte, la meilleure façon d’esquisser les premiers pas du dialogue est de trouver une zone « neutre » et un médiateur attentif. Et le chef d’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, a été choisi par ses pairs pour être en charge du dossier centrafricain qu’il connaît parfaitement en tant que président du comité de suivi des accords de Libreville.
Ce forum pour progresser vers la paix est d’ailleurs organisé en lien avec les Nations unies, l’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). De plus, il est certain qu’une concertation réunissant la classe politique centrafricaine et la société civile en vue de la réconciliation nationale poserait indiscutablement des problèmes de sécurité et de logistique, que Bangui dans sa posture actuelle ne peut objectivement pas résoudre.
Or les assises à venir de Brazzaville offriront l’opportunité aux gens qui se regardent en chiens de faïence de changer d’air et de pouvoir dialoguer. Ce qui est le plus important, c’est le dialogue politique et social qui va rétablir les uns et les autres à leur place, afin qu’ils puissent apporter leur contribution au développement du pays. Le peuple centrafricain n’a que trop souffert de cette crise interminable.