Malgré sa prescription comme pilier de l’islam, difficile pour tous les fidèles de faire l’aumône, la « zakât ».

Depuis l’entame du Ramadan, le 29 juin dernier, les fidèles musulmans de la région du Nord et singulièrement, ceux de Garoua, la cité-capitale, mettent un point d’honneur sur l’observance des différents préceptes de leur religion. Parmi ceux-ci, la «zakât», l’aumône légale, troisième pilier de l’islam, à laquelle est, en principe, assujetti tout croyant. Mais qui, pour des raisons de moyens le plus souvent, n’est pas mis en œuvre par une majorité de croyants. Le sujet est d’ailleurs souvent source d’embarras. Plusieurs adeptes rencontrés à Garoua par CT, ont préféré simplement éluder la question.

Conformément aux prescriptions du saint coran, il est recommandé au croyant musulman de donner la «zakât» aux pauvres, aux nécessiteux, à l’endetté qui se trouve dans l’impossibilité de s’acquitter de sa dette, au voyageur dépourvu de ressources, aux combattants pour une cause sacrée, aux sociétés de bienfaisance, entre autres. La nature de l’aumône dépendant de la qualité et du niveau des biens dont on dispose. Un éleveur disposant d’un troupeau de 30 vaches, selon le saint coran, doit offrir un veau de 2 ans. Celui qui en a 40 doit en offrir un de 3 ans. Un fidèle qui a, par exemple, économisé pendant un an doit donner 2,5% de cette somme comme «zakât». Tout comme tout croyant commerçant doit donner 2,5% de la valeur de sa marchandise stockée en un an.

Quelques fidèles rencontrés par CT sur les espaces commerciaux de la ville de Garoua disent s’être déjà acquittés de cette obligation. C’est le cas du commerçant Ousmanou I. de l’ancien grand marché qui dit avoir offert des sacs de riz à des personnes nécessiteuses de la ville. Son confrère, Djibrilla Abbo a, quant à lui, fait don de quelques dizaines de kilogrammes de sucre à des familles indigentes.