Le nombre de foyers de tensions perturbant la paix dans bon nombre de pays africains montre que l’insécurité a rarement reculé dans le continent. Qu’il s’agisse de la République centrafricaine (R.C.A.), de la République démocratique du Congo, de la Somalie, du Soudan du sud, de la Libye ou du Mali pour ne citer que les cas les plus préoccupants, il faut reconnaître que l’Afrique est encore à la recherche de la formule idéale pour sa pacification. La complexité de chacun de ces conflits est telle que le continent éprouve des difficultés pour y imposer sa vision. Encore faut-il tenir compte de la menace terroriste entretenue par les shebab en Somalie et au Kenya ainsi que par Boko Haram au Nigeria et certains pays voisins. Les aides extérieures annoncées pour dénouer ces crises ont étalé leurs limites probablement parce qu’elles n’ont pas suffisamment intégré les suggestions africaines montrant ainsi au continent la nécessité de se réorganiser pour faire face aux conflits.
Dans ce contexte, la récente décision des chefs d’Etat du continent de rendre opérationnelle la Force africaine en attente (F.A.A.) en décembre 2015 mérite d’être saluée même si elle ne suscite qu’un enthousiasme mesuré pour deux raisons essentielles. La F.A.A. repose sur des contributions volontaires des Etas-membres dont les capacités financières sont très inégales. On est curieux de savoir comment les Etats qui ne s’acquittent pas de leurs obligations au titre du fonctionnement de l’Union africaine vont contribuer pour la F.A.A. Qui plus est, la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (CARIC) et le Conseil de paix et de sécurité (C.P.S) ont jusqu’alors produit des résultats mitigés au regard de la recrudescence des conflits dans le continent.
Le combat pour la paix et la sécurité est cependant loin d’être perdu dans la quête pour la paix et la sécurité, il s’agit notamment de détribaliser les armées nationales selon la proposition du président ougandais, Yoweri Museveni. Mais aussi de s’impliquer fortement dans la logique de l’Union africaine sans conflit. De sorte que les armes se taisent d’ici à 2020.