L’artiste était en concert mercredi dernier à l’Institut Goethe à Yaoundé pour présenter son album « Mut Binam ».

Armand Biyag ne tient pas en place sur scène. Le chanteur est l’homme au mille talents. Au piano, aux percussions, au balafon, il est sur tous les fronts. Véritable spectacle à lui tout seul. Le résultat donne un patchwork de saveurs traditionnelles, que sa voix polit avec saveur. Sa voix, d’ailleurs un de ses instruments favoris, il s’amuse à la transformer au gré des chansons, des rythmes. Armand Biyag était mercredi dernier à l’Institut Goethe à Yaoundé pour présenter son album « Mut Binam » (L’être humain) sorti en 2011. Son opus est un véritable bouillon entre jazz et blues, auxquels les sonorités des instruments locaux ajoutent une touche locale rafraîchissante.  Des morceaux comme « Nsen » (l’importance) ou « Me ye me tama » (Je suis seul), chantés en langue bassa, sont le parfait reflet de cette union improbable entre deux terres. Sa multi culturalité, Armand Biyag l’a dévoilée dans une séquence du concert, transformé pendant quelques minutes en karaoké.

Des reprises de chansons à succès, toujours dans la mesure du comique, ont enthousiasmé le public. Ses deux musiciens, Francis Ngomè Matanda à la batterie et Richard Eboa à la basse, n’ont pas fait que de la figuration. Ils ont donné de leurs voix, pour parodier des grands noms de la musique, campant le spectacle dans la drôlerie. En chœur, il a revisité les répertoires de Marthe Zambo, Lokua Kanza, Yannick Noah, Zangalewa… Une phase plaisante du spectacle, même si on s’est inquiété d’être venu écouter du Armand Biyag et d’entendre d’autres pendant un bout. Sans doute une envie d’étaler ses prouesses vocales… Sur la fin du show, il nous ramène –heureusement - dans son univers avec ses titres « Ndolo » et « Na sengi bobe ». L’artiste a partagé ses émotions avec les mélomanes du Goethe, dans le cadre du Café de la musique organisé par la structure. Armand Biyag, homme-orchestre comme certains le décrivent, est un phénomène musical.