L’attentat survenu mercredi dernier a fait au moins 82 morts.

Au moins 82 morts et de nombreux blessés. Les attentats de Kaduna, mercredi dernier, auront été plus meurtriers que ne l’annonçait mercredi le premier bilan faisant état de 42 morts. C’est du moins ce qu’affirment de nombreux quotidiens nigérians dans leurs éditions d’hier matin. Certains médias parlant même de plus de 100 morts.

La police a indiqué hier que les deux attaques visaient deux personnalités, dont Muhammadu Buhari, ancien chef de l’Etat (entre 1983 et 1985, Ndlr), désormais leader de l’opposition, qui sont sortis indemnes des explosions. La première attaque, qui serait un attentat-suicide, a visé vers 12h locales le convoi de Sheikh Dahiru Bauchi, l'un des dignitaires musulmans de la ville, a déclaré le chef de la police de Kaduna, Umar Shehu. Le kamikaze conduisait un deux-roues à l’arrière duquel était placée la bombe au moment où le leader religieux parcourait une rue de la ville à bord d'un véhicule ouvert, en convoi, pour saluer les fidèles rassemblés pour la cérémonie de clôture d'une fête musulmane. Le second attentat, qui visait Muhammadu Buhari, a eu lieu à proximité d'un marché très fréquenté de Kaduna, situé à quelques kilomètres du lieu de la première attaque.

Lorsque nous mettions sous presse hier, ces attaques n’avaient pas encore été officiellement revendiquées. Mais tous les regards se tournent vers le groupe islamiste Boko Haram, qui sème la terreur dans le pays. Surtout que le leader religieux a souvent condamné publiquement la violente insurrection menée par Boko Haram, et l’ex-président a fait l’objet de menaces de la part du groupe. Il s’agit de la énième attaque survenue à Kaduna, considérée comme la capitale politique du nord du Nigeria et relativement épargnée par Boko Haram depuis un an.  Les attaques de la secte islamiste ont fait plus de 10 000 morts dans le pays en cinq ans d’après Human Rights Watch, dont 2000 civils au cours de cette année.