Résolution prise par les centrales syndicales lors de la première session du Comité de concertation et de suivi du dialogue social tenue vendredi à Yaoundé.
Plus de cinq heures d’échanges à huis clos. La première session de plein droit du Comité de concertation et de suivi du dialogue social a donné le ton de ce que seront certainement les prochaines assises.
Réunis vendredi autour de 16h, c’est vers 21h30 que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona et les représentants des confédérations syndicales de travailleurs et ceux des organisations professionnelles d’employeurs se sont séparés. Et à l’issue de la première sortie de ce Comité créé le 14 juillet dernier par le Premier ministre, chef du gouvernement, Etat et centrales syndicales semblent avoir accordé leurs violons. « Nous avons décidé de suspendre le mot d’ordre de grève du 28 juillet », a fait savoir Jean Marie Ndi, président de la Confédération des syndicats autonomes du Cameroun (CSAC).
De ses explications, les organisations syndicales réclamaient deux choses : la mise sur pied d’un haut cadre de dialogue social et le report de la décision de hausse des prix du carburant et du gaz domestique. « Lorsqu’on lance un mot d’ordre de grève et que l’on appelle à négocier, on le suspend », a-t-il affirmé. Expliquant qu’ils auraient dû le faire avant, mais ils tenaient à s’assurer de la bonne foi du gouvernement. « Et nous avons vu au cours des échanges que le ministre du Travail et de la sécurité sociale qui représente le gouvernement est de bonne foi. Il nous a dit qu’on verra dans les prochains jours, la revalorisation des salaires », a confié Jean Marie Ndi. Pour ce qui est de la suspension de la grève, il a cependant révélé qu’elle « n’a pas de délai. Nous avons suspendu le mot d’ordre de grève mais nous ne l’avons pas levé. La grève est en stand-by. Nous voulons montrer à l’opinion nationale et internationale que les syndicalistes camerounais sont responsables. »
Pour le ministre Grégoire Owona, le dialogue social a pris une nouvelle dimension. Il va se formaliser et s’intensifier, pour que les conflits puissent être prévenus et pour qu’on puisse véritablement adopter des solutions adéquates aux problèmes qui menacent le monde du travail. Au-delà, a-t-il précisé, toutes les mesures d’accompagnement prises par le gouvernement (augmentation du Smig, revalorisation des salaires…) sont déjà appliquées et le dialogue social s’intensifiant, les autres problèmes vont être discutés. Il a, par ailleurs, relevé que « les transporteurs ont pu obtenir un certain nombre de choses avec le ministre du Commerce, que le ministre des Transports est sur le terrain et que beaucoup de choses vont se faire. Mais tout cela doit se préparer. Il faut donner du temps au temps », a suggéré le président du Comité de concertation et de suivi du dialogue social. Annonçant les prochaines assises dans les plus brefs délais.
