Ils évoquent une possible pénurie, du retard dans la disponibilité et un risque d’inflation.
« Vous avez vu beaucoup d’importateurs vous dire que les magasins sont vides et on leur promet qu’ils recevront la marchandise en août ou en septembre au meilleur des cas. Ces délais rallongés auront forcément un impact sur les prix. Avec une augmentation du coût de revient de 20 à 30%. Donc nous sommes là pour essayer de réfléchir et faire des propositions ». Charles Kamgo, importateur, exprime le sentiment général qui a animé les opérateurs lors de la réunion de concertation du 23 juillet dernier à Douala.
Une concertation organisée par le Syndicat des commerçants détaillants du Wouri (Sycodew). Prétexte de la rencontre à laquelle étaient présents une quarantaine d’importateurs, donné par la présidente du syndicat, Alice Maguedjio : « J’ai été saisie ces derniers temps par plusieurs d’entre eux sur les difficultés de plus en plus fortes rencontrées au port de Douala dans le processus d’importation de leurs marchandises ». Rappelant la situation déplorée en fin 2013, où les jouets attendus en décembre étaient arrivés en janvier, il était donc question de dresser un diagnostic des maux du secteur : « Cette concertation se tient maintenant parce qu’il faut qu’on fasse tout pour maitriser l’inflation. Et pour éviter que les prix ne galopent, il faut que les stocks soient disponibles. Seulement, les cargaisons des bateaux ne sont pas déchargées à temps », a ajouté Alice Maguedjio.
Au cours des échanges, les acteurs du secteur ont donc énuméré leurs difficultés. En premier, le port qui tourne au ralenti, dans un contexte de congestion. Ce qui cause du retard dans la réception des marchandises. L’un des importateurs le dit d’ailleurs : « Un container que vous attendiez en mai, on vous dit qu’il va entrer au mois d’août au plus tôt. Et avec la rentrée, l’avenir apparait incertain ». Sans compter que la douane est désormais plus stricte sur la valeur imposable des marchandises (laquelle est fonction de la qualité et de la quantité desdites marchandises). Du coup, les coûts sont pas loin de doubler : de 8 à 15 millions F pour les containers de 40 pieds.
Parmi les propositions faites : faciliter les procédures de dédouanement, revoir les coûts de douane à la baisse, augmenter le nombre de portiques et de scanners, éviter les situations de monopole, créer un nouvel espace de stockage hors de l’enceinte portuaire… Autant de propositions qui seront réunies dans un rapport et transmises aux autorités en charge du secteur, assurance donnée par Alice Maguedjio.
