Le constat a été fait par « Médecins sans frontières » lors d’une conférence de presse mardi à Yaoundé.
Plus de 116 000 réfugiés ont quitté la République centrafricaine pour le Cameroun, selon le Haut-commissariat aux réfugiés de l'Onu (HCR). Les responsables de « Médecins sans frontières » (MSF) signalent que plusieurs d’entre eux arrivent au Cameroun dans un état de santé déplorable.
Leur situation sanitaire a fait l’objet d’une conférence de presse mardi à Yaoundé. Pour le chef de mission MSF, Jonathan Irwin, les conditions de santé des réfugiés restent « préoccupantes », et ce, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics et les Ong. « Nous travaillons avec le ministère de la Santé publique pour maximiser la prise en charge des réfugiés avec les ressources dont nous disposons », a-t-il déclaré. Et de mentionner que l’Ong apporte de « l’assistance médicale et dans des cas d’urgence, couvre les besoins en eau, hygiène et assainissement de ces populations. » Les principales maladies qui affectent les réfugiés sont le paludisme, les infections respiratoires, les diarrhées, la malnutrition. D’ailleurs, l’Ong recense 35% d’enfants de moins de cinq ans malnutris dans ces sites.
« Médecins sans frontières » précise avoir assisté 23 000 réfugiés à Garoua-Boulaï notamment sur les sites de Gado-Badzere, à l’hôpital de district de Garoua-Boulaï et au niveau du site de transit, depuis janvier 2014. A Batouri et dans le district de Kette, l’organisme a pris en charge 27 000 réfugiés. Un soutien psycho-social est également proposé. 437 personnes ont d’ailleurs participé à des séances de groupe pour arriver à gérer les deuils, l’anxiété et la dépression qu’ils connaissent. Gervais Marcial Mbogne, infirmier MSF en service à Garoua-Boulaï, témoigne : « Les réfugiés arrivent au Cameroun dans un état alarmant parce qu’ils traversent les frontières à la marche pendant des semaines voire des mois. » Pour assurer leur traitement, quatre médecins travaillent en permanence à Gado-Badzere et effectuent plus de 4000 consultations par semaine. Mais, pour l’Ong, il y a encore à faire puisque celle-ci dénombre jusqu’à 14 000 réfugiés dans la zone.
