Alors que le 18 juillet dernier , elles annonçaient avoir trouvé un accord relatif au contrôle de l’aéroport international de Tripoli, les milices rivales ont curieusement remis le doigt sur la gâchette, il y a quelques jours, intensifiant ainsi les combats qui les opposent depuis le 13 juillet dernier pour la prise en main de cet aéroport et des autres sites stratégiques du pays
Se déroulant sur fond de lutte idéologique, les combats opposant les milices islamistes aux rebelles de Zenten confirment la difficulté de trouver un compromis entre les rebelles qui occupent l’aéroport de Tripoli depuis la chute de Kadhafi et les milices islamistes. L’acharnement avec lequel belligérants livrent bataille est tel qu’ils ne soucient pas du tout des dégâts infligés à l’économie nationale. Il en est ainsi de l’incendie qui ravage deux immenses réservoirs de carburant à Tripoli, la capitale, depuis dimanche dernier. Contenant 6 millions de litres de carburant, l’un de ces réservoirs a été éventré à la suite d’un tir de roquette. Le contexte économique libyen est pourtant grave puisqu’il est marqué la chute drastique de la production pétrolière, la principale mamelle nourricière du pays, qui a dégringolé de 1,5 million de barils par jour à 250.000 barils à cause de l’insécurité qui perdure . Au point où la Libye fait face, depuis quelques jours, à une pénurie de carburant ponctuée par la fermeture de nombreuses stations-service.
La reprise des combats a déjà causé une centaine de morts et des dégâts matériels énormes au nez et à la barbe des autorités qui sont incapables de désarmer les groupes armés. Le premier ministre a même été récemment empêché de voyager par l’une de ces milices. En réalité, depuis la chute de Kadhafi, les groupes armés se sont toujours affrontés et neutralisés. Aucun de ces groupes n’ jamais pu véritablement s’imposer sur l’ensemble du territoire national. On retrouve plutôt des poches de résistance dans les différents coins du pays. La tentative des autorités de confier la sécurité de l’Etat aux groupes armés qui se prévalaient d’une certaine expérience a lamentablement échoué. Encore que ces groupes n’hésitaient pas à faire chanter le gouvernement.
La recrudescence de la violence confirme la prééminence des milices et l’enlisement de la crise libyenne. On se demande si le nouveau parlement issu des élections du 25 juin aura des coudées franches pour sortir le pays de cette spirale de violence.