L’ouvrage a cédé mardi matin suite aux fortes pluies, rendant l’accès au département difficile par la route.
A un peu plus de midi mercredi, le niveau des eaux de Pitchumba, au Pk11 de l’axe Pana- Poli dans le département du Faro, permet enfin d’avoir pied.
Un véhicule 4x4 stationné depuis plusieurs heures déjà, se risque alors à la traversée des quelques vingt mètres de largeur du cours d’eau, sur un gué mi-sablonneux mi-rocailleux. Plus d’une dizaines de bras accompagnent son périple, et tant bien que mal, il rejoint l’autre berge d’où quelques kilomètres seulement le séparent de l’axe lourd Garoua – Ngaoundéré. Le prix du coup de main « spontané » des riverains qui l’ont ainsi aidé, est tout de même de 20 000 F. Sur la berge opposée, une longue file de véhicules, des transporteurs routiers pour la plupart, ne prendront pas le même risque. Comme les quelque autres 100 000 âmes qui habitent le département du Faro, ils sont immobilisés depuis mardi matin, suite à l’effondrement du principal pont faisant la jonction entre cette unité administrative et le reste de la région.
En cause, les fortes pluies enregistrées depuis quelques jours dans ce département au climat proche de celui de l’Adamaoua. Le torrent causé par la crue des eaux a ainsi traîné des arbres, qui se sont heurtés violemment aux piliers centraux de soutènement du pont. Près de 24 m sur les 44 de longueur de l’édifice, ont ainsi été emportés par les eaux en furie, tôt dans la matinée de mardi. Depuis lors, plus rien ou presque n’entre ou ne sort du Faro. Déjà enclavé de par sa position géographique, le département doit affronter les répercussions de cette situation, dont les premières sont économiques. Autant les produits agricoles qui représentent la première activité locale ne peuvent plus être écoulés vers le reste de la région, autant les autres produits de première nécessité dont les populations ont besoin, en provenance de Garoua pour la plupart, ne peuvent faire le chemin inverse. Des risques sécuritaires du fait d’une longue frontière avec le Nigeria et même sanitaire avec des alertes au choléra, sont aussi évoqués.
Pour parer au plus pressé, les services régionaux du ministère des Travaux publics se sont déployés sur le terrain, afin d’examiner la possibilité d’aménager une déviation sur le gué du lit de ce cours d’eau. L’entreprise de Btp Croisière, déjà présente sur place dans le cadre des travaux de bitumage de l’axe Pana – Poli, a été sollicitée à cet effet. Une ou deux journées seront nécessaires pour que cette déviation soit opérationnelle. Même si, précise-t-on à la délégation départementale des Travaux publics du Faro, cette solution ne peut qu’être provisoire. Les fortes pluies du mois d’août ne permettant pas aux remblais de tenir longtemps.
