Recommandation faite lors d’une conférence de presse organisée mardi dernier à Yaoundé  par l’Iford.

« Investir dans les services de planification familiale permet d’économiser de l’argent. » Ces propos sont du Pr. Gervais Beninguisse, enseignant-chercheur et, par ailleurs, directeur de la coopération et de l’appui au développement à l’Institut de formation et de recherches démographiques (Iford) de Yaoundé. C’était à l’occasion d’une conférence de presse sur la restitution du rapport de l’étude : « Coûts, bénéfices associés à la santé de reproduction au Cameroun » qui s’est déroulée mardi dernier à Yaoundé. Une étude mise en œuvre depuis le mois de janvier dernier par l’Iford) et le Guttmacher Institute de New York.

Au cours de cette recherche, les experts ont fait l’état de ce qu’aucun investissement n’a été réalisé jusqu’ici dans le domaine de la santé reproductrice. Car, 63 % des femmes voulant éviter une grossesse n’utilisent pas de méthode moderne de contraception. Pire encore, près d’un million de Camerounaises ont une grossesse non-planifiée. Ce faible niveau de recours à la contraception alimente, selon le Pr. Gervais Beninguisse, des statistiques alarmantes des taux de mortalité maternelles dans le pays.

Toutefois, toujours d’après cette analyse, la satisfaction de la moitié des besoins en méthode de contraception moderne entraînerait d’importants avantages en matière de santé. Cela permettrait, en effet, d’éviter près de 187 000 grossesses non-planifiées chaque année, soit 95 000 naissances non-planifiées, 65 000 avortements provoqués et 600 décès maternels en moins. « Répondre à la moitié des besoins de contraceptifs modernes permettrait de sauvegarder 1,3 milliard de F et la satisfaction de l’ensemble de ces besoins permettrait de sauvegarder 2,7 milliards de F et les sommes d’argent économisées pourraient être utiles à d’autres secteurs », a conclu le Pr. Gervais Beninguisse.