L’ambassadeur du Tchad a organisé un cocktail samedi dernier à Yaoundé.
C’est un ambassadeur déjà nostalgique qui a fait ses adieux samedi dernier à Yaoundé. Lors du cocktail organisé par ses soins dans un hôtel de la capitale, S.E. Yoosem-Kontou Noudjiamlao a dit tout le bonheur qu’il aura connu dans notre pays. « Mon séjour au Cameroun a été l’un des plus agréables à l’extérieur et des plus bénéfiques à tous les égards. Et il me sera difficile de l’oublier durant le restant de ma vie », a déclaré le diplomate tchadien, devant les nombreux membres du gouvernement, diplomates et autres personnalités invitées. C’est donc avec une profonde émotion que celui qui est depuis trois ans le doyen du corps diplomatique, a exprimé la compassion de son gouvernement et du peuple tchadien au Cameroun, durement éprouvé par les événements survenus récemment à Kolofata. Un acte terroriste qui vient « troubler la quiétude de paisibles populations qui ont toujours vécu dans un pays cité en exemple comme étant celui où il fait bon vivre, et où tout le monde aime vivre », a dénoncé Yoosem-Kontou Noudjiamlao dès l’entame de son discours. Et c’est aussi par ce sujet qu’il a clos son propos, en priant « le bon Dieu » de préserver « le Cameroun de tout mal » et de lui accorder « beaucoup de grâce.»
Sur le plan des relations bilatérales entre Yaoundé et N’djamena, l’ambassadeur du Tchad s’est vanté de leur intensité, décrivant une coopération qui se renforce davantage tous les ans. Il a ainsi relevé la libre circulation des personnes et des biens avec suppression des visas qui est effective aux frontières. Un niveau d’intégration appelé à s’élever, avec la construction d’un chemin de fer devant rallier le Tchad à partir de Ngaoundéré, permettant ainsi de relier l’océan atlantique et la Mer rouge. Mais aussi la construction prochaine d’un pont entre Yagoua et Bongor au Tchad, entre autres, qui viendront s’ajouter aux efforts réalisés par les autorités de ces deux Etats liés par la géographie et l’histoire. La communauté tchadienne est la seconde en termes de ressortissants au Cameroun après le Nigéria, affirme Yoosem-Kontou Noudjiamlao. De même, de nombreux étudiants tchadiens fréquentent les universités et grandes écoles camerounaises. Tout comme le Port de Douala représente pour N’djamena un débouché stratégique sur l’océan, ainsi que Kribi, d’où part la fibre optique qui arrive au Tchad.
Le doyen du corps diplomatique est arrivé au Cameroun en 2007, en provenance du Tchad où il était Sg du ministère des Affaires étrangères, après une carrière diplomatique déjà bien remplie. Âgé de 64 ans, il a officié dans au moins une dizaine de pays, notamment aux Etats-Unis, en France, en Chine, ou en RCA. Aujourd’hui, le diplomate est rappelé au Tchad. Son nouveau poste ne lui a pas encore été notifié, a-t-il confié à CT. Le prochain doyen du corps diplomatique sera l’ambassadeur d’Algérie, Toufik Milat.
