Le plan d’action pour le système de suivi du carbone forestier au Cameroun en cours de validation à Douala.

« Beaucoup ignoraient le rôle joué par les forêts en terme de réduction de gaz à effet de serre (Ges). Des recherches d’experts sur le climat ont démontré que la déforestation est le deuxième agent producteur de gaz à effet de serre ». Pour Achille Momo, consultant national Fao, il n’y a pas que la fumée des usines qui préoccupe en matière de réchauffement climatique. Au cœur de nos forêts se trouve un double enjeu. Soit elles sont gérées durablement, et permettent alors de « séquestrer » les Ges, en l’occurrence le gaz carbonique. Soit elles sont dévastées, et deviennent « pourvoyeuses » de Ges (la destruction des forêts produit des résidus dont la décomposition dégage du CO2 et du méthane, deux Ges).

Cette alternative a été rappelée hier 5 août à Douala, à l’ouverture d’un atelier de validation du plan d’action pour le Système national de suivi du carbone forestier (Snscf) au Cameroun. Tout un programme, qui montre que le pays a opté pour la gestion durable des écosystèmes forestiers. Notamment à travers le processus REDD+ (le Cameroun y est engagé depuis 2008), qui porte sur la réduction des émissions des Ges dus à la déforestation et à la dégradation des forêts. Et part d’une idée simple : les pays désireux et aptes à réduire les émissions liées à la déforestation devraient être dédommagés financièrement pour les actions qu’ils mènent en ce sens.

Experts du Minepded, de la Fao, de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), d’autres partenaires au développement et de la société civile planchent donc depuis hier sur ce que devra être le plan d’action du Snscf. Relevons que ce système national de surveillance a pour but d’estimer les émissions et les absorptions de Ges propres au secteur forestier.

Par ailleurs, outre la mesure des stocks de carbone, cet outil doit évaluer la santé des forêts, la diversité biologique, les fonctions socioéconomiques et environnementales des forêts, ainsi que les cadres juridiques y liés. Le Système présente deux fonctions : une fonction de surveillance du domaine forestier et une autre de Mesure, Notification et Vérification (Mnv) des activités REDD+.

Entre autres actions, il est prévu un inventaire forestier national, un système de surveillance des terres par satellite, un inventaire des gaz à effet de serre, etc. Organisé par le Minepded, dont l’Ig Barthélémy Ndongo a ouvert les travaux hier au nom du ministre, l’atelier s’achève ce 6 août.