Le sujet au centre du premier colloque national d’histoire militaire ouvert mardi à Douala.
Hasard de calendrier, les pouvoirs publics lancent un colloque national d’histoire militaire au moment où, à Douala, on célèbre dès mercredi, le centenaire de la résistance contre l’oppression allemande. Pour la circonstance la mémoire de deux illustres fils du Cameroun, Rudolph Douala Manga Bell et de son secrétaire Adolph Ngosso Din, pendus le 8 août 1914 au commissariat allemand a été évoquée mardi. Il y a également eu des mots pour la mémoire de Martin Paul Samba et une minute de silence pour ceux qui ont perdu leur vie pour libérer le Cameroun de l’occupation. Ces héros, très peu connus des générations actuelles, ont pourtant donné de la consistance au nationalisme camerounais. On sait par ailleurs que ce colloque intervient au moment où le monde commémore le 100e anniversaire de la grande guerre. Conscient de la carence d’archives et mémoires pour la reconstruction de nombreux faits historiques, le Cameroun s’emploie aujourd’hui à revisiter les périodes du passé. Révélation en a été faite hier au poste de commandement de la deuxième région militaire interarmées par Koumpa Issa. Au nom du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, le secrétaire d’Etat à la Défense en charge des Anciens combattants et Victimes de guerre a procédé à l’ouverture d’un colloque qui va donner la latitude à la fine fleur des universités camerounaises de revisiter l’histoire militaire d’un pays qui a toujours été un haut lieu de convergences géostratégiques.
Au nom des pouvoirs publics, un vibrant hommage a ainsi été rendu au Pr. Daniel Abwa. L’universitaire de renom est à la tête d’un comité scientifique mis en place par le Mindef en avril dernier. Le fruit de la réflexion qui se poursuit jusqu’à demain à l’Hotel Sawa permettra en définitive de poser les jalons de la réflexion scientifique qui va meubler le 42e congrès de la Commission internationale d’histoire militaire que le Cameroun va accueillir en 2016. Cette date coïncide par ailleurs avec la fin des hostilités sur l’ensemble du triangle national. Pour ce qui est de la quintessence du colloque lancé hier en présence du gouverneur de la région du Littoral, Joseph Beti Assomo, les communications sont construites autour du thème : « Le Cameroun et la grande guerre ». Les experts et autres universitaires retenus par la Commission camerounaise d’histoire militaire, édifieront par conséquent le public sur des thématiques telles : le Cameroun à la veille de la grande guerre, L’Est Cameroun : une pièce centrale dans les dispositifs des belligérants en Afrique centrale pendant la première guerre mondiale, les rôles et actions des populations camerounaises dans la grande guerre… En ouvrant les travaux, Koumpa Issa a exprimé sa gratitude au président de la République, chef des armées, pour avoir permis aux forces de défense de parler des faits passés indispensables pour construire l’avenir.
