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Dossier de la Rédaction

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Les hôtels clandestins foisonnent

400 établissements hors-la-loi déjà démasqués à Yaoundé par les services locaux du Mintoul, en mission d’inspection sur le terrain.



Il y a des clichés qui valent mieux que tous les mots. Nous sommes au quartier Melen à Yaoundé, au lieu dit « Mini-ferme ». Au bout d’un dédale, une ampoule rouge perce péniblement de sa lueur blafarde la pénombre de la nuit tombante. « C’est là-bas », nous lance notre guide de circonstance, à qui nous avons raconté que nous cherchions un endroit tranquille où passer quelques heures de repos. Sans enseigne ni plaque signalétique, la bâtisse que nous indique le jeune homme a tout d’une vieille maison d’habitation. Pourtant, il s’agit bien d’une des dizaines d’auberges qui prospèrent dans ce coin de la ville. Et c’est au salon de la demeure qu’un autre garçon, cigarette au coin des lèvres, nous fait savoir que la « sieste » - comprenez un séjour d’une heure de temps – coûte 1 500 F. Le prix est bon, mais nous exigeons d’inspecter les chambres avant de prendre une décision.

Un lit sommairement revêtu d’un drap à la couleur douteuse occupe l’essentiel de la pièce. Une copie de la bible repose sur son chevet. Une ampoule nue répand sa lumière timide. Le chant d’un moustique vient perturber l’inquisition. Et puis, il y a cette odeur âcre de sueur et de saleté, qui agace violemment les narines… Le jeune homme est réclamé au salon, où un couple vient d’entrer. A son retour, nous lui demandons de rencontrer le patron. « Il n’est pas là. Et puis, vous posez trop de questions. Les clients me réclament. Si vous ne voulez pas, il y a beaucoup d’autres auberges à côté… » Il tourne les talons et s’en va. La demande de recours au patron a fini de l’effaroucher. C’est la méthode souvent utilisée par les agents du fisc et les officiels du ministère du Tourisme et des Loisirs, pour traquer les clandestins…

Concurrence 

Des histoires de ce genre, bien des habitants de Yaoundé peuvent en raconter, tellement les auberges miteuses et clandestines prolifèrent dans les quartiers populeux. Pourtant, il n’y a pas que ces établissements pour assurer l’hébergement des hôtes dans la capitale camerounaise. Selon les estimations de la délégation départementale du Tourisme et des Loisirs du Mfoundi, environ 120 hôtels classés et agréés sont en activité à Yaoundé, à côté de 90 restaurants, 80 agences de voyage, 40 à 50 snacks, boîtes de nuit, cabarets, etc. En face, pas moins de 400 établissements clandestins leur mènent une concurrence des plus déloyales, dans un environnement aux relents de corruption,  trafics et fraudes divers. Ces faits, qui du moins ne sont pas nouveaux, ont récemment encore été relevés lors de la première partie d’une tournée de prise de contact et de sensibilisation du délégué du Mintoul, Manuel Papin Youmegne, dans les arrondissements de Yaoundé II et VII.

C’est aussi l’occasion de constater que, dans le secteur hôtelier, l’Etat reste au cœur des préoccupations de qualité. Le seul hôtel cinq étoiles de Yaoundé est sa propriété, en plus d’un autre à quatre étoiles et d’un troisième de classe inférieure. Le reste de la desserte étant assuré par des privés, de plus en plus nombreux à investir dans le domaine. Il reste alors, selon de nombreux avis, à y ajouter la qualité des infrastructures et du service. Sur ce dernier aspect, l’ouverture du lycée touristique de Kribi, qui forme dès le premier cycle des jeunes aux métiers du tourisme, est une avancée saluée par les opérateurs et potentiels employeurs. Il en faudra certainement davantage, pour sortir définitivement de l’auberge, et surtout soutenir l’essor d’un secteur en pleine croissance, puisque le Cameroun, mieux que de devenir une simple destination touristique, de source proche du Mintoul, est désormais au bord du seuil d’un million de touristes par an.

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