L’universitaire vient de commettre un ouvrage sur ce personnage politique emblématique.
Le sujet du nouvel ouvrage de Jean-Emmanuel Pondi est un de ces hommes qui continuent de faire parler de lui, même après la mort. « Nelson Mandela : un exemple pour l’humanité », publié aux éditions Afric’éveil, se veut une réflexion sur l’héritage culturel et humain que laisse Madiba à l’Afrique, mais aussi au reste du monde. Une admiration respectueuse de l’œuvre de cet homme politique courageux, qui a toujours su taire ses considérations personnelles au profit de la communauté. Alors que la rancœur et la vengeance étaient tapies dans les pensées des victimes de l’apartheid, Mandela a incité une nation au progrès par la réconciliation. Cette capacité à faire table rase du passé et à s’accrocher à des idéaux passionnés d’avenir, c’est là l’une des insondables qualités de Mandela.
Le Pr. Jean-Emmanuel Pondi décortique « La méthode Mandela », faite de tolérance et d’ouverture d’esprit. Le côté didactique du Pr. Pondi exulte au fil des six chapitres de son œuvre. Le lecteur est immergé avec délectation dans les origines de l’apartheid, un phénomène bien plus vieux que ce qu’il n’y paraît. « Le système de l’apartheid a duré 83 ans et non 46 », précise le Pr. Pondi. Cette idée de « développement séparé » entre Noirs et Blancs apparaît de manière évidente en 1910 et se déploie d’année en année, avant la prononciation du mot « apartheid » pour la première fois en 1948, jusqu’à son éclosion véritable aux yeux du monde, sous le coup des dénonciations de Mandela et de ses camarades de l’ANC.
Le deuxième chapitre s’entiche de leurs actions, présentant chacune des fortes têtes de ce mouvement, de Walter Sisulu et sa femme Albertina, à Lionel Bernstein surnommé « Rusty ». L’action de Madiba est d’autant plus grande, que la ségrégation raciale était si ancrée dans les mœurs sud-africaines, comme le souligne l’auteur, notamment par des données chiffrées. Ces statistiques, qui dénotent du minutieux travail de recherche autant historique qu’économique du Pr. Pondi, illustrent les injustices raciales en vigueur aussi bien dans les universités, qu’en termes de revenus financiers dans les ménages ou de condamnations par les tribunaux. Dans chaque cas de figure, l’Africain s’est toujours trouvé amoindri.
Et sur le rétablissement de l’égalité, le Pr. Pondi souligne la main de Mandela. « Il aura été le vecteur de la migration de la transformation des frustrations individuelles vers l’éclosion des bénéfices et dividendes pour l’usage de la collectivité sud-africaine », dit-il en page 67. Mandela a toujours accordé du crédit à l’être humain, même face à sa cruauté profonde. Un exemple de persévérance salué lors de ses obsèques le 10 décembre 2013. De son livre, le Pr. Pondi ne fait pas un éloge subjectif du père de la Nation arc-en-ciel, car il y signale quelques démons de l’administration Mandela, comme ces polémiques liées à la gestion du Sida.
