Décédé à Maroua suite aux attaques de Boko Haram, ses obsèques ont eu lieu le week-end dernier. 

Qui peut mesurer la douleur des parents, titubant, se soutenant derrière le cercueil de leur progéniture, en route pour le caveau ? C'est que la cérémonie d'inhumation du gardien de la paix Didier Séraphin Messi, 26 ans, à Mfou samedi dernier, a été émouvante. D'abord pour la famille pour qui, au-delà de son jeune âge, ce policier était l'espoir. Car, à en croire son père, Zambo Tchoungui, « il était le seul à avoir réussi un concours de l'Etat. Et donc,  toute la famille comptait sur lui »,  fulmine t-il dans son témoignage, la voix enrouée par l’émotion. Par ailleurs, les circonstances de sa mort, une attaque de Boko Haram, le 18 juillet dernier à Amchide dans l'Extrême-Nord.  Au sein de la police camerounaise, « la patrie en général pleure la disparition de ce jeune fonctionnaire qui, malgré sa brève carrière, était un modèle de discipline et d'abnégation », a reconnu le commissaire divisionnaire Shetima Malla Abba, commissaire central N°1 de Yaoundé et représentant le délégué général à la Sûreté nationale. Pour l'église catholique, face à ce sacrifice suprême pour la nation, « seule la prière peut fortifier et remonter la famille, et assurer une sécurité sans faille au Cameroun », a prêché le diacre Landry Ndomo. 

Frais émoulu du Centre d'instruction et d'application de la police de Mutenguene en 2010, Didier Séraphin Messi, a d'abord été déployé dans l'Equipe spéciale d'intervention rapide (Esir), à Maroua. Plus tard, il a été affecté au commissariat spécial d’Amchide où il a trouvé la mort. Pour tous ces services rendus, le préfet de la Mefou-et-Afamba, Victor Mbemi, lui a décerné la médaille de la vaillance à titre posthume, au nom du chef de l'Etat.