Certaines voix dénonçaient un certain flou dans la vulgarisation des projets de textes de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), proposés par le Comité de normalisation après presque un an de relecture. L’équivoque est désormais levée, puisque ceux qui seront chargés de valider ces projets le 23 août prochain ont désormais entre leurs mains les fameux documents dont ils doivent prendre connaissance en deux semaines. Il faut le reconnaître, la batterie d’experts en droit du Comité de normalisation a essayé de rendre les choses le plus clair possible. Pour des élections transparentes, affirme-t-on du côté de Tsinga. De l’avis général, la réduction du nombre de membres de l’Assemblée générale élective est un bon point, tout comme la fin de la belle époque des votes par procuration. Si on s’en tient uniquement à ces nouveaux textes, on pourrait penser que l’élection du président de la Fecafoot en novembre prochain sera certainement l’une des plus démocratiques jamais organisées dans la maison.

Mais, connaissant la complexité de l’univers de la Fecafoot, et compte tenu des gros intérêts en jeu, il serait naïf de croire que les batailles occultes vont s’estomper. C’est du moins la conviction de certains acteurs du milieu. Ils y croient au point où chacun a déjà choisi son camp. Et l’un des scénarios souvent échafaudés, sans remettre en cause la qualité des textes proposés, avance que le Comité de normalisation ne ferait que préparer le terrain pour « son propre » candidat. Un homme au cœur des réseaux dont les tentacules s’étendent jusqu’à la FIFA. Un conservateur qui n’aurait aucun intérêt à ouvrir la boîte de pandore et qui manœuvrerait pour le statu quo à Tsinga. Et que dire du fait que la Fécafoot souhaite demeurer son seul juge avec la création du Tribunal arbitral du football ?

En embuscade, les partisans de ce scénario digne d’un polar citent en exemple le séjour au Brésil en juin dernier, aux frais de la Fécafoot, des présidents des ligues régionales de football et d’autres acteurs pouvant se révéler utiles le moment venu. La décision de faire valider les projets de textes par l’Assemblée générale de 2013, composée d’affidés du président sortant est une autre pièce du dossier. Mais, comment y croire ? Surtout qu’en face, les adversaires ne sont pas des enfants de chœur. On soupçonne d’ailleurs certains,  dont des joueurs en activité, de tirer également les ficelles dans l’ombre pour placer leurs propres pions à la tête de la Fédération. Comme quoi, le calme apparent actuel pourrait ne pas durer longtemps. Mais, rassurez-vous, tous les acteurs déclarent se battre pour le bien du football camerounais. Du déjà entendu.