Une nation déchirée et meurtrie par le chaos et la guerre civile. Ainsi se présente le Soudan du sud vingt mois après le déclenchement de la crise de décembre 2013. Ce conflit a déjà causé la mort des milliers de personnes et poussé 1,5 million de déplacés sur le chemin de l’exil. La situation humanitaire du pays est aussi catastrophique puisqu’au moins 4 millions de personnes sont menacées de famine et l’avenir des 11 millions n’est guère assuré. Parmi cette population, figurent certainement de très nombreux enfants qui ne fréquentent plus les établissements scolaires à cause de la guerre. De même, les trois accords signés entre les belligérants sont restés lettre morte. Au rang desquels émerge l’accord du 9 mai dernier qui prévoyait notamment un cessez-le-feu, la mise sur pied d’un gouvernement de transition, le déploiement d’une force de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), médiatrice dans la crise, et la restructuration de l’appareil étatique. Les principaux protagonistes s’étaient donné 60 jours pour former ce gouvernement de transition.
Non seulement, le gouvernement de transition n’a pas été formé au bout de 60 jours mais aussi et surtout, aucune autre avancée n’a été enregistrée dans le sens du dénouement de la crise. Au contraire, la rivalité politique perdure entre le président de la République, Salva Kiir,et le chef rebelle, Riek Machar,le premier accusant le second de tentative de coup d’Etat .Tandis que le second nie et reproche au premier de chercher à éliminer ses rivaux. Le conflit entre Salva Kiir et Riek Machar a exacerbé les antagonismes entre les Dinka, la tribu à laquelle appartient le chef de l’Etat et les Nuer, la tribu de laquelle est issu le chef rebelle. Au point où d’innombrables atrocités sont commises dans les deux camps et qui sont dénoncées par la Mission des Nations unies au Soudan du sud (MINUSS) et par l’Organisation non gouvernementale Human rights watch. Il est d’ailleurs question que des membres du Conseil de sécurité effectuent un déplacement au Soudan du sud, la semaine prochaine, pour se rendre compte de l’ampleur des exactions commises mais aussi conduire les deux camps à y mettre fin et pousser vers un processus judiciaire destiné à sanctionner les coupables.