Le Premier ministre sortant s’accroche toujours à son poste malgré le désaveu de son propre camp.

Nouri-al Maliki est de plus en plus isolé. Le chef du gouvernement sortant ne bénéficie plus du soutien d'une bonne partie de ses alliés politiques. Il avait engagé un bras de fer avec le président, Fouad Massoum pour briguer un troisième mandat. Mais lundi dernier, l'Alliance nationale, le principal bloc chiite au Parlement l’a désavoué. C’est le vice-président de l’Assemblée nationale, le chiite, Haïdar al-Abadi qui a été choisi. Nouri al-Maliki a aussitôt rejeté cette nomination. Pour lui, il s’agit d’une violation de la Constitution. Malgré les cris d’orfraie qu’il pousse, le Premier ministre sortant a peu de chance de retourner la situation en sa faveur. En effet, les principaux alliés de l’Irak toujours en proie à la menace des rebelles de l’Etat islamiste, souhaite une transition pacifique. C’est notamment le cas du président américain, Barack Obama qui s’est clairement exprimé à ce propos.

Nouri al-Maliki a dirigé le gouvernement irakien pendant huit ans. Pendant son bail, les observateurs ont notamment stigmatisé sa politique pro-chiite qui a aggravé les tensions confessionnelles dans le pays. Les Etats-Unis notamment estiment que Nouri al-Maliki est un obstacle à la création d’un gouvernement d’union en Irak. Avec son éviction, désormais, il y a l'espoir que de nombreux Sunnites irakiens qui ont soutenu l’État islamique, du fait de la politique de l’ex-Premier ministre, prennent leurs distances avec cette organisation. D’ores et déjà, le nouveau Premier ministre, a annoncé que le nouveau gouvernement prendra en compte la diversité sociologique et confessionnelle du pays.  L’autre défi auquel il devra faire face est de contrer la menace de l’Etat islamique.