La Côte d’Ivoire souffle, à pleins poumons, l’air de la détente. L’accord conclu entre le gouvernement et l’opposition sur la mise en place de la Commission électorale indépendante(C .E.I.) en porte témoignage. Cet accord est d’autant plus manifeste que les 17 membres du nouvel organe indépendant ont prêté serment, lundi dernier, devant le président du Conseil constitutionnel deux jours après la désignation des membres de l’opposition.
Il aura fallu cinq mois de longues tractations pour que le projet de loi relatif à la nouvelle C.E.I. débouche sur cette prestation de serment. Même si le gouvernement et l’opposition devront, de nouveau, accorder leurs violons pour la mise en place du bureau « consensuel » de la C.E.I. d’ici la fin du mois d’août, il faut saluer la détente politique qui prévaut en Côte d’Ivoire. Outre l’accord sur la mise en place de la C.E.I., la détente est marquée par la grâce présidentielle pour plus de 3000 prisonniers à l’occasion de la récente célébration de la fête de l’indépendance, la reprise de la distribution des cartes nationales d’identité et la création d’un Fonds spécial pour les victimes de la crise post-électorale de 2011.
Il est donc souhaitable de maintenir ce climat de détente et préserver l’indépendance de la C.E.I. afin que cet organe, particulièrement sensible, puisse fonctionner dans la sérénité et selon les règles de l’art. C’est donc à dessein que le président du Conseil constitutionnel, le professeur Francis Wodié, a demandé aux membres de la C.E.I. de se considérer non pas comme des représentants au sens des rapports entre mandataires et son mandat, mais comme des membres d’une commission voulue indépendante par la Constitution. Ce faisant, ils sont comme des organes dont la volonté doit consister à traduire celle de la C.E.I. qui intègre le souci de l’intérêt général. De sorte que la volonté souveraine du peuple, à travers les urnes, soit respectée et que les élections se déroulent conformément aux textes et aux vœux du peuple ivoirien souverain.