Les communautés de foi s’organisent de diverses manières depuis plusieurs mois pour contrer le terrorisme.

Comme l’imam Oumarou de Yaoundé qui a fait quelques semaines avant lui une prière à Allah en langue ewondo, la supplique élevée sur la colline de Mvolyé lors de la célébration récente de l’Assomption de Marie par Mgr Jean Mbarga, administrateur apostolique de l’archidiocèse de Yaoundé, est l’une des actions symboliques les plus récentes des dirigeants religieux camerounais à l’encontre de l’insécurité imposée par Boko Haram à notre pays. Le prince de l’Eglise a invoqué la vierge que les croyants catholiques locaux prient traditionnellement en tant que protectrice de notre pays, afin d’obtenir « une victoire définitive de nos forces » contre les insurgés qui nous mènent une « guerre injuste ».

Au rayon des prières, les manières de le dire sont plus qu’œcuméniques. En dehors de la sphère chrétienne, des musulmans ont aussi publiquement « appelé le Très-Haut » au secours de la stabilité camerounaise. Une association communautaire musulmane et haoussa, Yakamata, a ainsi associé des dirigeants chrétiens à un colloque qui s’est tenu à Yaoundé début juin. Un moment de réflexion qui avait un but clair : montrer que la religion est instrumentalisée en l’espèce. Peu avant, des lamidos, notabilités et personnalités des régions les plus atteintes par les attaques de Boko Haram, des chefs de la communauté musulmane du Littoral se sont réunis à Douala pour porter leurs voix au concert de dénonciation et de sensibilisation des menées criminelles des islamistes du nord nigérian.

Pour certains croyants cependant, il faut faire plus que prier. Des fidèles en Islam, assemblés au sein de la Communauté musulmane du Mfoundi, ont décidé de « soutenir de manière inconditionnelle » la lutte que le président de la République dirige contre Boko Haram et de dénoncer le cas échéant toute intrusion locale d’agents de cette secte qui pervertit l’Islam à des fins terroristes.