Deux quartiers de Monrovia sont aussi mis en quarantaine face à la progression de l’épidémie.

Un couvre-feu est en vigueur de 21 h à 6 h depuis hier au Libéria. L’interdiction de circulation découle d’un décret signé par la présidente Ellen Johnson Sirleaf, le 19 août dernier, pour tenter d’enrayer la propagation de la fièvre Ebola. Le chef de l’Etat a aussi ordonné « la fermeture de tous les centres de loisirs et des vidéo-clubs à partir de 18 h », ainsi que la mise en quarantaine de la banlieue de Monrovia. Il s’agit du quartier de la capitale abritant le centre d’isolement de malades d’Ebola récemment attaqué et pillé par des jeunes. 17 personnes atteintes de la maladie s’en étaient même échappées avant d’être retrouvées ces dernières heures. Le quartier Kakata du sud de la capitale, particulièrement affecté, est également mis en confinement, alors que l’épidémie ne cesse de progresser dans le pays. Une situation qu’Ellen Johnson Sirleaf attribue à la persistance des « pratiques funéraires traditionnelles », en dépit des recommandations des personnels de santé et du gouvernement.

466 personnes sont déjà mortes au Liberia d’après le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui fait désormais état de 1 229 décès des suites de l’épidémie sur 2240 cas. Aux dernières nouvelles, un cinquième malade serait décédé au Nigeria voisin, tandis que 394 sont mortes en Guinée et 365 autres en Sierra Leone. Des chiffres qui donnent le vertige et accroissent la psychose dans le monde. En Guinée équatoriale, l’octroi de visas aux ressortissants de toute l’Afrique de l’ouest a été suspendu.

Par ailleurs, le coordinateur de  lutte pour l'ONU, David Nabarro, a annoncé la mobilisation des 7500 Casques bleus présents au Liberia pour limiter les conséquences de l’épidémie. La  Banque africaine de Développement (BAD) a de son côté accordé une subvention de 60 millions de dollars (29 milliards de F), pour soutenir les pays qui subissent les affres de la fièvre hémorragique. Il s’agit de la première tranche d’un montant global de 120 millions de dollars (58 milliards de F) à « mettre en œuvre immédiatement ».

-Une Libérienne regardant des agents de lutte contre l’Ebola à Monrovia.