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Dossier de la Rédaction

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Les bons comptes du vieil abattoir de Ngaoundéré

L’équipement construit en 1974 ploie sous le poids de l’âge, mais continue néanmoins de remplir sa mission.


6h30 mn. La cloche sonne. Accrochée dans un coin de la bâtisse, elle joue un rôle précis. Son retentissement marque la fin de l’abattage des animaux. Quelques minutes plus tôt, c’est la voix du muezzin, répercutée par deux haut-parleurs qui dominent le toit de la mosquée, jouxtant la chefferie de Baladji II Mbibakala, qui a retenti. Le quartier se réveille certes, mais une bonne partie du secteur vit depuis 5h. Le marabout préposé à l’abattage des bœufs est déjà au boulot. Il égorge  les bovins agglutinés au parc d’attente, sorte de couloir de la mort pour les bœufs.

Le bâtiment est à l’image de l’endroit : lugubre. Il faut s’approcher de l’entrée principale de l’abattoir pour lire le message inscrit au fronton de ce qui passe pour être l’une des plus vieilles « institutions » de la ville de Ngaoundéré. « Abattoir. Interdit d’entrer ». Trois chercheurs allemands qui visitent les lieux comme C.T patientent. Ils attendent l’ordre de pénétrer sur le site. Le « O.K » est finalement donné par un infirmier vétérinaire reconnaissable par sa blouse blanche. Les chercheurs allemands arborent aussi la même tunique.

A l’intérieur, les bouchers et leurs assistants s’affairent au découpage et au nettoyage des  animaux. 7h15, les clients, grossistes pour la plupart, commencent à arriver. Les bouchers accrochent les cuisses et les pattes de bœufs sur des cordes. Non loin de là, sur un banc, dans un hangar de fortune qui sert de cafétéria, une dizaine de personnes, traits tirés, ont les yeux rivés vers l’abattoir. « Ils recherchent leurs bœufs disparus en brousse. Au niveau de l’abattoir, on retrouve parfois les bœufs volés», susurre à notre oreille Aoudou Makoma, boucher et notre guide qui accepte de laisser pendant quelques minutes son activité pour nous décrire le processus d’abattage qui se déroule de 5h30 à 6h30.

Un labyrinthe

Une heure de temps durant, les bœufs sont abattus avant d’être nettoyés et exposés. Ici, rien ne se fait au hasard. Les animaux tués sont préalablement enregistrés et identifiés. Les vétérinaires entrent en action à 7h30 pour faire des inspections sanitaires sanctionnées par des cachets qu’ils mettent sur la viande éligible à la consommation. Déjà, une dizaine «d’opep » se positionnent dans la cour. Chargées de viandes, ces vielles carcasses convoient la denrée vers les différents marchés de la ville. Autour de l’abattoir, une véritable chaîne d’acteurs s’est constituée. Elle va du propriétaire de l’animal jusqu’au consommateur en passant par le berger, le vendeur, l’acheteur, le marabout, le boucher, l’aide-boucher, le percepteur, le vétérinaire, le transporteur... Par bête abattue, la mairie prélève 1000F. Les services des impôts collectent également une taxe. La quote-part du marabout, elle, reste secrète.

Une cinquantaine de bœufs sont abattus par jour. Mais Alfons Renz, chercheur allemand qui vit à Ngaoundéré depuis 25 ans, pense que le nombre des bêtes tuées oscille entre 80 et 100 par jour parce que la population de la ville a considérablement augmenté ces dernières années. Le constat est fait par tout le monde, y compris les bouchers. La capacité de l’abattoir de Ngaoundéré est dépassée. Mis en service en 1974 pour recevoir 40 bêtes par jour, cet équipement ne répond plus aux exigences de propreté et de modernité. Un nouvel abattoir a déjà été construit sur la route de l’aéroport mais il n’est pas encore fonctionnel. Sa mise en service est attendue avec impatience.

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