La phase de répression des contrevenants à l’interdiction du Mincommerce entamée hier à Yaoundé.
C’est sûr qu’à malin, malin et demi ! Certains chefs d’établissements ont cru pouvoir contourner la mesure du ministre du Commerce (Mincommerce), interdisant le vente des manuels et tenues scolaires au sein des établissements. C’est ainsi que chez certains privés à Yaoundé, il est dit que « l’inscription donne droit à une tenue scolaire », gratuitement ! Et pourtant, à en croire Désiré Manga Anaba, inspecteur vérificateur au Mincommerce, « dès qu’un établissement parle ainsi de gratuité, il faut regarder les frais de scolarité. Et à l’observation, il y a toujours une hausse quelque part ». C’est fort de ce constat que « le ministre a proscrit la gratuité. Il faut distinguer les frais de scolarité des frais de fournitures et laisser les parents aller s’en procurer où ils peuvent, selon leurs moyens », déclare l’inspecteur-vérificateur. Hier, il a conduit une équipe de contrôle sur le terrain, pour l’entame de la phase de répression des contrevenants aux instructions du Mincommerce, une semaine après la phase de sensibilisation. Et des saisies importantes ont été opérées.
65 tenues de sport, 132 tenues de classes, 12 t-shirt, 21 chemisettes et 89 tabliers maternelles ont été emportés d’un seul collège du côté de Bastos. Ici, la scolarité a effectivement été revue à la hausse, tandis que les tenues scolaires sont offertes… Le chef d’établissement se défend, expliquant que « c’est avec le souci de voir nos élèves réellement en uniformes de bonne qualité que nous avons pris sur nous de leur en offrir. Seuls ceux qui veulent des tenues supplémentaires doivent débourser 16.000 F », précise-t-il. Sauf qu’en plus de proscrire la supposée gratuité des tenues scolaires, le Mincommerce a également arrêté des prix de vente, en accord avec les acteurs du secteur du tissu et de la confection à 8.300 F CFA, pour la plus grande taille. Une centaine de tenues ont également été saisies dans un autre collège.
Dans un troisième établissement de Yaoundé, les contrôleurs sont tombés sur des parents qui attendaient la directrice afin de rentrer en possession des tenues préalablement achetées. Sauf que la directrice en question, informée de la visite-surprise du Mincommerce, a fondu dans la nature. Peine perdue, puisque la phase répressive ainsi lancée va se poursuivre demain et vendredi prochain. Et selon Martin Charles Abessolo Monefong, chef de la Brigade de contrôle et de la répression des fraudes au Mincommerce, « les textes prévoient des saisies- destructions. Mais tout dépend de la nature des produits saisis. La décision finale revient au ministre lui-même ».
