Ce don est une contribution supplémentaire à la lutte contre l’épidémie qui menace le continent.
La menace Ebola est une menace globale. L’épidémie qui a déjà fait plus d’un millier de morts pour plus de 3000 cas détectés sur le continent africain, singulièrement en Afrique de l’Ouest, ébranle d’autres pans de la société.
Pour le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, « Ebola menace les économies. Cette crise va probablement coûter 1% voire 1,5% du PIB des pays du fleuve Mano : le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée et la Côte d’Ivoire. Lesquels pays ont récemment commencé à se remettre difficilement des années de crise des guerres civiles des années 1960, 1980 et 1990 ». C’est pour faire face à ce péril d’envergure internationale que le président de la BAD a offert un don de 30 milliards de francs CFA à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le président du Groupe de la BAD et le Docteur Luis G. Sambo, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique ont signé mardi à Abidjan un accord dans ce sens.
La somme de 30 milliards de F offerte par la BAD va soutenir les plans nationaux de riposte contre l’épidémie à virus Ebola. Il est également question de renforcer la capacité des systèmes de santé des pays touchés. «Ebola met en péril la sécurité alimentaire vu que les activités agricoles pendant cette saison de pluies n’ont pas requis l’attention nécessaire. Mais, au-delà de la crise immédiate et à moyen terme la multiplication des fermetures des frontières terrestres et aériennes dans beaucoup de pays africains en guise de précaution, risque d’affecter sérieusement le commerce interrégional et la coopération économique en général» a déclaré le président de la BAD à la presse. Consciente des enjeux, l’institution panafricaine s’est dès lors engagée à mobiliser 150 millions de dollars américains (plus de 74 milliards de FCFA) supplémentaires pour aider les pays du fleuve Mano à faire face à l’épidémie.
Le patron de la BAD regrette, par ailleurs, la « pandémie de psychose » qui s’est emparée de certains pays africains qui ont fermé leurs frontières sans être directement menacés. «La multiplication de la fermeture des frontières dans beaucoup de pays africains en termes de précaution, risque de coûter beaucoup aux commerces et aux flux économiques en général » a-t-il relevé.
