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Dossier de la Rédaction

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Ces maisons qui évacuent leurs déchets fluides à l’air libre

La pratique prend de l’ampleur à Douala, malgré les risques sanitaires et environnementaux.

C’est en quelque sorte une nouvelle « tendance architecturale ». « Regardez cet immeuble. Les tuyaux d’évacuation des eaux usées passent à l’extérieur le long des murs. Si vous allez voir plus loin, les tuyaux aboutissent soit dans une rigole, soit à l’air libre où l’eau est déversée. En plus, ça enlaidit le bâtiment ! ». Pour cet urbaniste, le phénomène prend de l’ampleur. A tel point que même les autorités administratives de Douala 5 ont demandé des mesures contre les propriétaires de ce genre d’habitation à Bonamoussadi, zone pourtant considérée comme résidentielle. Le phénomène s’étend à toute la ville et les dangers sont nombreux.

Selon le rapport cadre de gestion environnementale et sociale du projet d’assainissement liquide au Cameroun, à Douala notamment, dans certains cas, les eaux usées se déversent directement dans les drains. En outre, elles encombrent souvent les passages piétonniers. « Pour mieux cerner la problématique des rejets des eaux domestiques dans les caniveaux, il faut d’abord poser un regard sur le plan d’occupation au sol des maisons, l’incivilité des habitants de la ville, et la structure du sol. Les constructions anarchiques des maisons qui ne respectent aucun plan d’aménagement moderne sont une illustration parfaite du désordre urbain. Face au boom démographique, et la précarité aidant, on s’occupe moins des puisards. Juste un petit coin muni d’une vanne et à la moindre goutte de pluie, on ouvre la vanne et on libère le contenu. La précarité seule ne peut pas justifier le comportement des propriétaires des immeubles et autres maisons cossues dont les habitants libèrent leurs boues sanitaires à l’égout à la moindre goutte de pluie. Tout simplement parce que faire appel aux services des vidanges a un coût », analyse Didier Yimkoua, environnementaliste.

Les déversements des eaux usées ménagères, chargées de particules biodégradables génèrent des impacts négatifs parfois irréversibles. Sur le plan de la santé, explique le spécialiste, ces eaux stagnent et prennent la couleur noire avec des odeurs nauséabondes. Elles constituent les habitats naturels des larves qui à la longue se transforment en anophèles vecteurs du paludisme. Ces eaux usées au contact des eaux des puits ou forage contaminent celles-ci et par conséquent génèrent des maladies hydriques tels que le choléra, les dysenteries amibiennes. Au plan de l’environnement, ajoute-t-il, ces eaux chargées des particules biodégradables rejetées sans traitement « sont à l’origine du phénomène d’eutrophisation des cours d’eau qui se caractérise par l’envahissement de la jacinthe et autres algues nuisibles, rendant impossible toute vie sous l’eau ». La Communauté urbaine de Douala a initié une campagne de répression contre ce type d’habitation.



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