Une centaine de candidats confrontés à cette situation vendredi et samedi dernier lors des épreuves à Yaoundé.

Stupeur pour Ruth Megha, étudiante à l’université de Dschang. Candidate à l’entrée de l’Ecole normale supérieure de Bambili, grande est sa surprise de constater que son nom ne figure sur aucune liste samedi dernier, alors qu’elle s’apprêtait à passer les épreuves de Lettres modernes anglaises. « Je n’ai pas eu le courage d’aller composer comme ceux qui sont dans la même situation que moi. Je sais d’avance que ça ne sert à rien de composer. Je comprends que j’ai échoué sans avoir composé », explique-t-elle avec un air découragé. Entre ses mains, elle tient toutes ses pièces justificatives : reçus de payement de la banque, carte d’accès, récépissé de dépôts de dossier en plus de sa carte d’identité nationale. « J’ai  dépensé plus de 40 000 F pour constituer mon dossier et voilà qu’aujourd’hui mon nom ne figure nulle part », ajoute-t-elle.

En sciences sociales, c’est pareil. La veille, plus de 70 candidats ont été surpris de ne voir leurs noms sur aucune liste. Pour certains, les noms se retrouvaient dans d’autres filières. Et ces erreurs sont perceptibles tant au premier (10 filières), qu’au second cycle (13 filières). En sciences sociales, seulement 151 noms sont visibles sur les listes. « Il nous a été demandé de venir à 6 h 30 parce que des dispositions allaient être prises afin de nous permettre de composer. Ce n’est qu’à 10 h que nous avons pu entrer en salle », explique une candidate. Sur certains noms présents, l’on a omis les dates et lieux de naissances. « On ne sait vraiment pas comment cela va se passer par la suite avec toutes ces omissions », s’indigne un autre candidat. Ce dernier, comme d’autres, n’est pas rassuré par l’option prise par les organisateurs  à savoir : les faire composer en faisant une fiche de présence à main-levée. « Ce n’est pas rassurant. Serons-nous pris en compte lors des corrections ? Comment vont-ils s’organiser ? » Ces interrogations et autres lamentations sont effectuées par les candidats qui trouvent les organisateurs débordés.

Pourtant, les responsables de ce centre d’examen se veulent rassurants. « Nous avons enregistré ceux qui ont leurs récépissé de dépôt de dossier, reçus de payement et carte d’identité. Ils composent normalement dans une autre salle comme vous le voyez. La preuve, nous n’avons eu aucun mouvement d’humeur. Nous n’avons aucun intérêt à ce que les candidats ne composent pas. Ceux qui ont refusé de composer ne sont pas certainement sûrs d’eux », a relevé le professeur Fotso, l’un des chargés de mission pour le compte de l’Ecole normale supérieure de Bambili. Selon lui, les erreurs sont compréhensibles : l’examen a enregistré cette année 17 000 candidats, tous cycles confondus. Un chiffre supérieur à celui de l’année dernière, d’après la même source.