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Dossier de la Rédaction

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Chicha, le phénomène monte

Dans les snacks et les cafés, fumer la chicha, c’est être à la mode. Le produit est pourtant très dangereux.

Dans un café spécialisé au quartier Tsinga, une jeune fille, la vingtaine entamée, paie sa facture : 6 400F. C’est l’addition relative à la consommation de la chicha par une bande d’adolescents qu’elle conduit. La chicha? Un phénomène à la mode en ce moment dans les métropoles du Cameroun. C’est une sorte de pipe construite avec  un réservoir à eau comme socle, où est versé un stupéfiant aromatisé qu’on aspire à l’aide d’un long tuyau. Le tube renvoie à la bouche de grosses bouffées de vapeur,  réchauffées dans l’arsenal par du charbon électronique. Fumer la chicha, c’est être à la page en ce moment dans les snacks, les cafés et les boîtes de nuit. Les jeunes savourent ce plaisir dans les kermesses, les surprises parties et les sorties diverses.

Le bar spécialisé de Tsinga fait la différence. « C’est le seul à Yaoundé pour le moment qui ne sert que de la chicha », se vante son gérant qui a requis l’anonymat et que nous appellerons Mohamed. Le café qui existe depuis 2008, ouvre de 8h à 23h, a-t-il confié et la clientèle est généralement jeune même si les moins jeunes s’en donnent à cœur-joie. Dans un autre snack à Bastos, un expatrié, la soixantaine alerte, est concentré sur sa chicha. Il semble donner à cette pipe, une contemplation spéciale. Il affiche un air relaxe. Le phénomène monte et prend de l’envergure dans la capitale politique.

Ce n’est guère nouveau pour Patricia H., 23 ans, étudiante à l’université catholique. « Je connais la chicha depuis l’enfance. J’ai vu des aînés fumer autour de moi dans la partie septentrionale du pays où j’ai grandi. Un jour, j’ai essayé et j’ai pris goût », relate-t-elle. Et cela fait bien quatre ans qu’elle fume.  Une fois par semaine, elle sort avec sa clique d’amis. Leur repère : le bar spécialisé de Tsinga. Ce soir où elle raconte son expérience, elle est la seule fille du groupe, habillée en démembré et dans une culotte qui la dénude presque. « Fumer la chicha, c’est Fun ! J’aime sa fumée épaisse. Des fois, un ami peut vous faire le coup en y ajoutant du cannabis, de l’alcool, j’essaie simplement de ne pas développer la dépendance », reprend-elle, l’air insouciant. Patricia H. reconnaît néanmoins : « de temps en temps, la chicha me manque, alors je programme une sortie ».

A plusieurs kilomètres de là, au quartier Essos, Marcel T., 50 ans alerte, a fait de la chicha un business. Il importe l’arsenal et ses consommables tels que le charbon électronique, les aromes, les pipettes, le tabac, etc. "Ca marche", confie-t-il sans ambages avant d’ajouter : « On profite de ce que la consommation n’est pas réglementée au Cameroun comme en France où il faut obtenir une licence pour la vente ». Marcel T. est, lui aussi est un fanatique de la chicha. « Je la fume  pour frimer et pour passer le temps. C’est la tendance », lance-t-il. Son fils de 17 ans y a pris goût. « Cela ne me choque pas comme cela aurait pu être le cas si c’est la cigarette ». Pour Marcel T. comme pour Patricia H., la chicha est inoffensive. « Ce n’est pas du stupéfiant », croient-ils. Et pourtant !

D’apparence inoffensive, en raison de son caractère convivial, et renforcée par l’utilisation d’arômes rendant sa consommation « ludique », le narguilé (autre appellation de la chicha) n’est pas exempt de risques sur la santé. En effet, il expose à une quantité plus grande de fumée que pour les cigarettes. La fumée que sont concentrés les principaux agents nocifs du tabac. Le nombre de bouffées est également plus important : on estime ainsi qu’une séance de narguilé est susceptible d’exposer l’usager à l’équivalent de la fumée de 50 à 100 cigarettes… La grande quantité de fumée ainsi inhalée peut entrainer une véritable intoxication au monoxyde de carbone. La composition de la chicha est d'environ 25% tabac associé à un mélange d'arôme de fruits. La sensation parfumée est trompeuse car les fumeurs de chicha n'ont pas idée de la quantité de produits toxiques inhalés et de leurs effets nocifs sur la santé.


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