Le chef du gouvernement transitoire, Abdallah al-Theni essaie d’assurer la continuité depuis son refuge à l’Est du pays.

Abdallah al-Theni n’est pas passé par quatre chemins pour reconnaître la perte de contrôle des institutions de la capitale. Dans un communiqué, le Premier ministre du gouvernement transitoire déclare depuis Tobrouk à l’Est du pays que : «Les sièges des ministères et des services de l’Etat à Tripoli sont occupés par des miliciens armés qui empêchent les fonctionnaires d’y accéder et menacent leurs responsables.» Même s’il reconnaît avoir perdu le contrôle, il déclare tout de même de ne pas être totalement coupé de ses collaborateurs. «Nous tentons d’assurer de loin la continuité de ces services en gardant le contact avec les responsables des ministères et des services de l’Etat», ajoute-t-il.

Pendant ce temps, Tripoli, aux mains de la redoutable milice Fajr Libya (Aube de la Libye) est le théâtre de scènes de pillage.  Installés dans l’une des annexes de l’ambassade des Etats-Unis située non loin de l’aéroport de Tripoli, les miliciens disent vouloir sécuriser les lieux des pillards, en l’absence de l’ambassadrice Deborah Jones qui a trouvé refuge à Malte. Le dialogue de sourds qui prévaut en ce moment entre les nouveaux maîtres de Tripoli et les dirigeants réfugiés à Tobrouk éloigne davantage tout espoir de reprise du processus de transition. Pour les miliciens, le parlement est complice des raids aériens dont ils ont fait l’objet de la part des Emirats arabes unis avec le soutien de l’Egypte pour le contrôle de l’aéroport de Tripoli. De son côté, le parlement ne cesse de qualifier Fajr Libya de «groupe terroriste». Hier, un avion de l’armée libyenne s’abîmait à Tobrouk près d’un immeuble abritant le parlement.