L’Allemagne pacifiste sort de sa réserve. Pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Berlin va livrer des armes aux Kurdes pour les aider à combattre l’Etat islamique (E.I.) en Irak. Le matériel offert est à la mesure de l’appui accordé aux kurdes puisque l’Allemagne va leur octroyer 30 systèmes de missiles anti-char, 16000 fusils d’assaut, 8000 pistolets ainsi qu’une formation à l’utilisation des missiles. Certes, la chancelière allemande, Angela Merkel, a pris la décision de fournir ces armes aux combattants kurdes après avoir consulté le bundestag (le parlement) de son pays, à la suite d’un accord avec le gouvernement central irakien et en étroite collaboration avec les alliés de l’Allemagne, mais il est clair que l’initiative du chef du gouvernement allemand répond surtout au souci de contrer les menaces que font peser les jihadistes de l’E.I. sur l’Europe en général et sur l’Allemagne en particulier . L’Allemagne espère ainsi sauver la vie de nombreux innocents et empêcher de nouveaux massacres de masse.
Recrutant des jeunes issus de diverses nationalités y compris des Allemands et contrôlant une partie des territoires irakien et syrien, l’E.I. , qui s’abreuve aux sources de l’intégrisme religieux , est devenu une organisation terroriste impitoyable et une nouvelle source de danger laissant peu de gouvernements indifférents. La menace jihadiste est telle depuis que le 8 août dernier, 120 frappes aériennes américaines ont été menées contre leurs positions. Les frappes de dimanche dernier ont notamment endommagé un char de l’E.I. près d’Amerli, une localité située à 160 kilomètres au nord de Bagdad, la capitale irakienne et un véhicule armé près du barrage de Mossoul au nord du pays. Récemment, les ministres des Affaires étrangères d’Egypte, de Jordanie, du Qatar, des Emirats arabes unis et d’Arabie saoudite se sont réunis à Djeddah pour discuter de la situation en Syrie et en Irak et convenir de la nécessité de lutter en commun contre le terrorisme et l’idéologie extrémiste dans la région du Proche-Orient. Même l’Iran a décidé de soutenir le gouvernement irakien dans son combat contre l’Etat islamique.