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Dossier de la Rédaction

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Eloigner les dangers

Dans la rubrique des faits divers de l’actualité récente, le drame survenu le 30 août dernier à Mandjou, près de Bertoua dans l’Est, laisse pantois. Trois enfants d’une même famille morts des suites de l’explosion d’objets

inconnus – sans doute des grenades ? – qu’ils auraient ramassés près d’un champ de tir, les prenants pour des jouets et les jetant inconsciemment au feu. Les tragédies de ce type surviennent dans différents secteurs, tant dans le cadre domestique que dans l’espace public. La ville de Yaoundé a connu par le passé certains cas parmi les plus marquants : la catastrophe de Nsam suite au déraillement suivi de l’explosion meurtrière de wagons citernes de carburant ; l’incendie d’une soute à munitions dans des installations militaires – on a en mémoire l’hécatombe provoquée par l’explosion en plein cœur de Brazzaville, au Congo voisin, d’installations similaires.

Passée la vive émotion suscitée par chaque occurrence des sinistres se soldant par la perte d’un nombre plus ou moins important de vies humaines, des interrogations fusent çà et là, quant au(x) responsable(s) de leur survenue et à la charge de leur réparation. Ces questionnements paraissent souvent d’autant plus oiseux qu’à l’exception des compensations éventuelles en ce qui concerne les biens matériels perdus, les pertes en vies humaines, si peu nombreuses soient-elles, sont irrémédiables. Aussi, pour que les drames de nombreux accidents évitables survenant en milieu domestique comme dans l’espace public n’apparaissent pas comme une fatalité, rien ne saurait remplacer la prévention. Mais comme le risque zéro n’existe pas, la définition et la mise en place de mesures efficaces de contrôle et de répression des menaces et atteintes à la sécurité, à la santé et aux biens des personnes sont d’une impérieuse nécessité.

Eloigner du plus grand nombre possible des populations les dangers potentiels doit constituer une préoccupation prioritaire à tous les niveaux de la société. Or à la faveur d’une urbanisation peu ou mal maîtrisée, les villes camerounaises comptent plusieurs installations porteuses de tels risques. Stations-service, usines et autres installations industrielles, dépôts pétroliers, boutiques de vente de bonbonnes de gaz, carrières, champs de tir ou terrains d’exercices militaires, autant d’établissements dont la présence en ville, en banlieue ou à proximité d’habitats humains doit respecter un minimum de règles par rapport à la sécurité, à la préservation de la santé et à la protection de l’environnement.

S’agissant en quelque sorte de conjurer la menace que constituent les établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes, le décret signé le 20 août dernier par le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang est arrivé à point nommé. Il est en effet salutaire qu’entre autres dispositions, ce texte ait créé un comité national des inspections de telles installations, placé sous la présidence du ministre chargé des établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes et du ministre chargé de l’environnement. Cette structure a la responsabilité entre autres : de proposer des mesures tendant à renforcer l’action de l’administration en matière de sécurité des installations, de préservation de la santé et de l’environnement ; d’initier et de suivre des enquêtes en cas d’accident au sein des établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes, à l’effet de déterminer les causes, évaluer les dommages et établir les responsabilités. On attend sans doute beaucoup de l’action du comité national ainsi créé. Mais le devoir d’écarter de nos populations les dangers présentés par les installations à risques interpellent tous les acteurs des tragédies en puissance. Du côté des populations elles-mêmes, la propension à la recherche de la voie de la facilité – contournement des lois et règlements, voire corruption – doit cesser de régir l’installation de leur habitat ou de leurs activités. Au niveau des pouvoirs publics, la meilleure prévention est, à coup sûr, à rechercher du côté d’une urbanisation mieux maîtrisée, les installations à risques devant dans tous les cas être éloignées des zones habitées.

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