Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière

Toute l'actualité Africaine

PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

« La paix en RCA viendra d’abord des Centrafricains eux-mêmes »

Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui a accordé une interview exclusive à Cameroon Tribune.

 

La crise qui prévaut en République centrafricaine depuis deux ans a donné l’occasion à plusieurs leaders d’opinion de la société civile de ce pays voisin de faire entendre leur voix pour la cause de la paix. Parmi eux , principalement les leaders des communautés religieuses dont Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui. Celui-ci vient de passer quatre jours à Yaoundé, de la soirée du 29 août au matin du 1er septembre 2014, répondant positivement à une invitation expresse de ses confrères camerounais de la congrégation des Spiritains, de venir présider à Mvolyé une cérémonie d’ordination diaconale. Bien que fortuitement rencontré et malgré son emploi du temps ajusté, il accepté , au pied levé, de s ‘entretenir avec Cameroon tribune sur un problème pour la solution duquel il parcourt le monde avec d’autres leaders religieux, à savoir la quête de la paix dans son pays la RCA. Son témoignage est poignant et édifiant .

 

Archévêque de Bangui depuis deux ans, vous revenez au Cameroun où vous avez étudié la philosophie au grand séminaire d’Otélé. Votre présence actuelle à Yaoundé s’inscrit-elle dans le cadre de vos tournées de sensibilisation à travers le monde sur la grave crise que traverse votre pays la RCA ?

-Permettez-moi tout d’abord de remercier votre journal Cameroon Tribune qui m’a déniché alors que je suis ici à Yaoundé en brève visite pastorale. Comme vous le savez, les évêques du Cameroun sont partis à Rome pour une visite « ad limina » au cours de laquelle le Saint Père les reçoit, tous les dix ans, comme ce sera le cas l’an prochain pour ceux de RCA. Compte tenu de leur absence, les pères spiritains qui ont prévu une ordination diaconale samedi le 30 août 2014 m’ont sollicité, en tant que spiritain, pour venir présider l’eucharistie et surtout imposer les mains aux novices qui sont devenus dès lors diacres. J’ai répondu avec plaisir de me rendre disponible pour venir assumer ce service d’Eglise et partager avec les frères et les sœurs d’ici un temps de prière au Cameroun.

En plus d’être archevêque de Bangui , vous êtes suffisamment connu , avec le grand imam de Bangui, et le pasteur Nicolas Guerekomayé-Gbangou, pour vos cris d’alarme médiatisés sur la grave crise qui secoue la RCA et vos appels incessants en faveur du dialogue et de la paix dans votre pays. Quelle est la situation qui y prévaut actuellement ?

-La situation en RCA, dans un premier temps à Bangui, est précaire, stationnaire. Car, il y a quelques mois, on entendait beaucoup de coups de fusil. Il y avait beaucoup de massacres. Mais après l’arrivée des forces de la MISCA, de Sangaris, les choses se tassent. Il y a toujours des foyers de tension. Nous sommes assis sur des braises. Il suffit qu’il y ait un mot déplacé, un mauvais geste, et nous avons l’impression que tout repart à zéro car les plaies sont encore béantes au niveau de la capitale à cause des tueries, des violations des droits humains. A l’intérieur du pays, la situation est très préoccupante. Nous avons des localités qui sont entièrement occupées par les selekas, d’autres par les anti-balakas. Lorsque vous allez hors de Bangui, tout le long de la route, parfois vous êtes arrêtés par ces éléments non conventionnels qui ne connaissent pas de règle. Ce qui les préoccupe, c’est le gain. Ils cherchent l’argent et peuvent attenter à la vie des gens. Il y a souvent des affrontements à l’intérieur même de ces groupes, entre les anti-balakas ou comme récemment entre les selekas à Bambari. Ce ne sont pas de bons présages pour ces groupes qui aspirent à déposer les armes. Mais on va vers l’émiettement de ces groupes. Avec de tels groupuscules, le pays peut sombrer dans le banditisme de grand chemin.

« Celui qui possède le fusil pense qu’il est plus fort que celui qui a les mains nues. Erreur »

Avant de revenir à l’actualité, pouvez-vous, Mgr, nous faire part de votre témoignage, puisque vous avez été vous-même confronté aux selekas dans votre évêché à Bangui, avec des prêtres et des religieuses ?

-Ma mission , c’est d’annoncer la parole de Dieu, de rechercher la paix. Or ceux qui accomplissent cette mission dans la non-violence ne sont pas pris en considération par ceux qui ont des armes. Celui qui possède le fusil pense qu’il est le plus fort face à celui qui a les mains nues. Erreur. Les selekas ont pris le pouvoir à Bangui le 24 mars 2013. Le lundi 25 mars, j’ai reçu à l’évêché la visite d’une première équipe de selekas qui s’est présentée devant le portail qu’on a ouvert. Dieu sait faire ses choses car j’étais présent. Deux selekas sont entrés, armés, sur la cour. Je me suis permis de les appeler et leur demander ce qu’ils cherchaient, peut-être le propriétaire de la maison ou autre chose. Je leur ai dit que c’est moi le propriétaire, qu’ils fassent venir tous les membres de leur équipe et leurs armes et munitions. Il faut dire qu’avant leur venue, sachant que beaucoup d’entre eux voulaient des véhicules et autres biens matériels, j’avais pris le soin de demander aux prêtres, aux religieuses, de rassembler sur la cour toutes leurs voitures(plus de 80) et d’aller continuer à prier et attendre ces moments difficiles. J’ai demandé aux ouvriers de rentrer chez eux afin que le sang des innocents ne coule pas. J’ai dit aux selekas que tous ces véhicules, ils pourraient les prendre après un entretien avec moi. J’ai demandé le chef et l’ un d’eux m’a été présenté comme colonel et je l’ai invité à s’asseoir à côté de moi. J’ai fermé la porte et j’étais le seul non armé parmi eux, avec mon chapelet dans ma poche. J’ai même vu un qui avait le chapelet musulman. Je leur ai montré le mien, chrétien catholique. Je ne veux pas que le sang coule, leur ai-je dit. Vous pouvez prendre tout ce que vous voulez. Et je leur ai demandé de partir. Ils ont voulu parler mais j’étais déjà debout. Ils auraient pu m’abattre. Ils sont sortis, discutant entre eux puis sans rien prendre, sans coup de feu ils s’en sont allés hors de l’évêché.

Vous avez relevé que malgré la présence des forces africaines et françaises, l’insécurité règne toujours à Bangui et à l’intérieur du pays. Bientôt, à la mi-septembre, les forces onusiennes de la MINUSCA, sous le commandement du général camerounais Tumenta, seront en mission de paix dans votre pays. Quels espoirs placez-vous en cette mission onusienne eu égard à la situation décrite par vous-même ?

 

-Tous nos espoirs résident dans la capacité des Centrafricains eux-mêmes à faire la paix. On peut avoir un milliard de soldats venus d’ailleurs sur notre sol, si nous, Centrafricains, ne sommes ni épris ni convaincus de la paix, il n’ y aura pas de paix en RCA. C’est une prise de conscience de la part des Centrafricains d’abord qui doivent se dire : ce pays nous appartient, nous sommes des frères, nous pouvons nous asseoir, dialoguer, arriver à un consensus pour définir, orienter, avoir une feuille de route pour notre pays. Ainsi, les autres forces, les autres pays pourront nous prêter main forte pour y arriver. Il y aura des récalcitrants, mais si la majorité ne traine pas les pieds, la paix règnera. Il était temps aussi que la communauté internationale vienne au chevet de la RCA qui fait partie du concert des Nations. La MINUSCA est bienvenue mais elle seule ne peut pas résoudre tous les problèmes pour la paix. La solution viendra toutefois des Centrafricains eux-mêmes. La paix en RCA viendra d’abord des Centrafricains eux-mêmes .

Cependant tout ou presque laisse encore observer que les Centrafricains demeurent profondément divisés. En guise d’illustrations, les désaccords profonds manifestés avant, pendant et après le récent rendez-vous de Brazzaville, les divisions et les protestations après la nomination du gouvernement de transition, les menaces de sécession du Nord du pays proférées par les selekas voire celles d’une guerre civile , les spectres de Bozizé et de Djotodia et j’en passe. Quelles sont les raisons profondes de ces violences endémiques depuis l’indépendance de la RCA ?

« Les maux qui minent la RCA : la corruption, le tribalisme, l’impunité …bref la mal-gouvernance »

-Il y a un véritable problème de mal gouvernance en RCA, depuis l’indépendance, alors que le fondateur ( Barthélémy Boganda ) avait tout misé sur l’unité, la paix , le progrès. Chez ceux qui sont arrivés au pouvoir après lui, on a surtout dénoncé la gabegie, le pillage, le tribalisme, le clientélisme, la corruption, l’exclusion. Bref, la mal-gouvernance. Ce sont ces maux qui ont gangrené ce pays qui ont fait le lit de chaque rébellion. Et ceux qui se sentent ou se disent exclus vont prendre les armes pour accéder au pouvoir pour reconstruire le même scénario. Une autre raison, c’est l’impunité. Beaucoup de gens sont venus avec armes et étrangers prendre le pouvoir, le sang des innocents centrafricains dans les mains ; ces gens sont là, occupent de grands postes. On a l’impression qu’on donne la prime à la casse à ces personnes. I l est temps de sonner la fin de la récréation. Que justice soit faite, que chacun répare ses fautes, que les Centrafricains prennent leurs responsabilités. Voilà pourquoi nous, parmi les leaders religieux, avons dit qu’il faut mettre en place une commission de vérité, de justice et de réconciliation. L’arbre à palabre existe en RCA. Il ne faut pas donner le mauvais signal aux générations futures.

Mgr , les communautés religieuses notamment musulmane et chrétienne ont été pointé du doigt dans la crise actuelle. D’aucuns ont dit qu’elles exacerbaient les divisions et ont conclu à une guerre de religions . Les selekas seraient des musulmans, les anti-balakas des chrétiens…

« Il n’y a pas de guerre entre les communautés religieuses en RCA »

-Depuis les premiers jours de cette crise déclenchée le 12 décembre 2012, quand les selekas ont déclenché leur rébellion, les leaders religieux se sont retrouvés 5 jours après pour dénoncer l’exploitation des religions à des fons politiciennes. Nous avons dit qu’il n’y a pas de guerre de religion en RCA. Moi, archévêque de Bangui, le président de la communauté islamique, Omar Mouyama, le président de l’association des Eglises évangéliques de Centrafrique Nicolas Guerekomayé-Gbangou. Les communautés ont toujours vécu en paix et dans le respect, l’harmonie et la fraternité. Elles ont toujours eu divers liens de sang, de par le mariage. Il n’ y a jamais eu de problèmes majeurs entre elles. Les selekas sont certes majoritairement musulmans, mais le chef musulman ne les a pas mandatés pour faire la guerre. Ils avaient un autre objectif qui n’a rien à voir avec la religion, à savoir le pouvoir . Dans chaque homme il y a plusieurs identités. Ils ont pris le pouvoir, commis des bévues, des violations des droits de l’homme. Mais nous avons vu des musulmans aussi souffrir. A Bombari, l’imam a demandé aux fidèles de prier pour que les selekas ne rentrent pas dans la ville dans leur chair. Ceux-ci l’ont saisi et trainé partout dès leur arrivée et sont allés chercher son fils parti cacher son véhicule à 60km de là. Voler, tuer, racketter, tout cela n’est pas inscrit dans le coran. La communauté islamique a eu le courage de dénoncer tout cela. Quant aux anti-balakas, c’est le résultat de la colère après les exactions des selekas, la soif de vengeance de personnes spoliées et humiliées dans des villages parfois rayés de la carte du pays. Là aussi, il n’y a pas de prêtre ou un pasteur à leur tête pour dire , au nom de la bible, de se comporter de la sorte. Et nous avons dénoncé tout cela. Nous avons été clairs : notre combat se situe ailleurs. J’ai rencontré ces jeunes qui se disaient dans l’au-défense et affirmaient qu’ils en avaient marre. C’est l’exaspération qui les a conduits vers la révolte. Quelqu’un qui a perdu son père, sa mère, toute sa famille, est prêt à faire n’importe quoi. Mais ils ne se battaient pas au nom d’une religion. Ce sont les hommes politiques qui ont fait la récupération. J’ai fait le tour du pays et dénoncé tout cela car tout politicien véreux peut l’exploiter. Et on a vu des gens se présenter et se dire coordonnateur de tel ou tel groupe. Mais il n’y a pas de guerre entre les communautés religieuses , pas de guerre de religions en RCA.

Comment avez-vous réagi aux déclarations de menaces de partition du pays par certains chefs des selekas ?

-Nous avons dit haut et fort que ce pays est unique et indivisible. Barthélémy Boganda nous a laissé un pays unique avec une langue nationale, le sangho. Les richesses doivent être au service du pays et de tous les Centrafricains. Mais ce qui a révolté et provoqué le courroux des uns et des autres c’est qu’on arrive dans un village, on exploite ses richesses mais rien ne profite aux gens du village. Nous avons toujours dénoncé cela. La partition du pays est une idée artificielle. Les communautés religieuses ont toujours été brassées, sans appartenance ethnique ou géographique. Il faut se détromper, car ce n’est pas ça la solution. Les mêmes problèmes pourront se retrouver plus tard dans le nord comme dans le sud. Ce pays doit rester un. Nous devons nous regarder en face, nous parler et trouver un terrain d’entente.

Vous êtes toujours optimiste malgré l’agitation des mêmes hommes politiques, malgré l’insécurité …

-L’homme est capable de changement, de repentir. Les messages de paix qui passent, venant de l’intérieur et de l’extérieur du pays, le travail effectué pour ramener la paix, tout cela sert à retrouver le bon chemin. Je fais confiance à mes frères centrafricains qui connaissent l’état de dégradation du pays. Nous ne devons pas descendre plus bas que ça. Il faut un sursaut national et patriotique. Je sens que nous pouvons nous mobiliser pour taire nos différends pour reconstruire le pays. Ne nous leurrons : il y a des gens qui manipulent certaines personnes. Dans un pays riche comme la RCA, il y a aussi la convoitise. Les Centrafricains doivent être vigilants.

« Quelle que soit la durée de la nuit, le jour finira par se lever sur notre pays »

Au cours de votre sermon dimanche dernier à Mvolyé à Yaoundé, vous avez affirmé que « quelle que soit la durée de la nuit, le jour finira par se lever » en RCA. Au regard de la situation, pensez-vous que le gouvernement de transition puisse accomplir sa mission de faire lever le jour en RCA ?

-J’exprime une idée, une conviction. Malgré les turpitudes, malgré les problèmes, malgré les difficultés, tôt ou tard, le dernier mot reviendra au dialogue, à la concertation. Le dernier mot reviendra à la vie qui sera au bout de tout. Nous venons du chaos, d’un Etat néant. Car l’Etat a cessé d’exister . Ce sont des bandes organisées qui sont dans les mairies, les administrations comme les préfectures. Les affidés de ces bandes sont députés, juges. L’Etat n’existe plus. Il faut alors être dans le monde des anges pour demander beaucoup de choses. Il faut pouvoir arriver au redéploiement de l’Etat et à la fin des bandes armées ou non. Il faut que chacun aille à sa place. C’est ce travail qu’il va falloir faire et je pense que petit à petit on va y arriver. Il n’y a pas d’autre alternative. Ceux qui proposent autre chose veulent nous conduire vers le gouffre. Le règne de l’absurdité n’aura pas le dernier mot. Le flottement actuel était inéluctable compte tenu de la situation. Il ya un positionnement à tous les niveaux dans la perspective des élections. Mais l’intérêt national devra avoir le dessus.

« Il faut du temps pour soigner la plaie béante »

Vous avez , avec d’autres chefs religieux, fait le tour de certains pays africains et occidentaux pour sensibiliser sur la situation en RCA. Vos appels ont-ils été entendus ?

-L’arrivée prochaine de la MINUSCA que nous avons souhaitée montre que nos appels sont entendus. Nous pensons aussi que les appels au niveau humanitaire ont reçu des échos favorables avec des dons divers, la participation de plusieurs ONG comme médecins sans frontières pour soigner, sauver des vies. A Bangui des jeunes commencent à s’occuper grâce à quelques projets, nettoyant les rues par exemple au lieu de prendre des armes. La solution ne peut pas être magique. Il faut du temps. Nous avons une grande plaie béante. Il faut du temps pour la soigner et la guérir.

Le président de l’autorité nationale des élections en RCA a annoncé lundi matin le report des consultations de février à octobre 2015, faute de financements , signifiant la prolongation de la transition. Comment analysez-vous cette annonce ?

-Je crois que c’est du réalisme. Compte tenu de tout ce que je viens de vous dire, il serait illusoire de dire qu’on va respecter le rendez-vous pris pour les élections avec les promesses financières pas encore concrétisées.Ca va créer plus de problèmes . Il est sage de reporter et remplir les conditions nécessaires pour des consultations fiables et crédibles .Nous souhaitons que ça se passe dans le calme, de manière paisible, transparente pour éviter une nouvelle guerre et que la parole donnée au peuple soit alors respectée.

Les leaders religieux ont jusque là lancé des appels pour la paix , la cohésion nationale et à la communauté internationale. Dans la perspective des élections, se voient-ils en train de jouer un rôle autre, plus actif, que celui des appels cités ?

-Le rôle plus actif consiste pour nous à inviter tout le monde à se mettre ensemble, à se mobiliser pour le bien de notre pays. C’est aussi de continuer à demander aux bandes armées de déposer les armes, d’œuvrer pour l’organisation du pays. Car il faut que les enfants aillent à l’école, il faut soigner les gens malades d’où qu’ils viennent. Quand j’ai fini la messe, je pars avec des frères et des sœurs soigner les gens. La semaine dernière on a soigné 300 personnes, indépendamment de leurs religions. Je laisse les politiciens jouer leur rôle. Je joue le mien et je suis mieux à ma place et sans confusion.

« Un grand merci aux autorités camerounaises, à la conférence épiscopale du Cameroun , à tous nos amis camerounais »

Quelles relations avez-vous pu avoir avec les autorités camerounaises , avec la conférence épiscopale du Cameroun, dans la mesure où le Cameroun apporte une contribution importante à la quête de la paix chez son voisin centrafricain, subissant aussi des conséquences néfastes de la crise en RCA, tout en accueillant sur son sol beaucoup de réfugiés ?

-Vous me donnez l’occasion d’exprimer toute ma reconnaissance au gouvernement camerounais qui a envoyé des soldats en RCA, avec tous les risques que ça comporte pour leur vie. Je m’incline, pour tous ceux qui ont donné leur vie pour la vie de la RCA, pour les familles qui ont fait ce sacrifice pour un pays frère. Le Cameroun, avec d’autres pays voisins, est devenu un refuge pour beaucoup de Centrafricains. C’est l’occasion de dire merci aussi à l’Eglise catholique qui est au Cameroun. L’appel a été lancé pour aider les Centrafricains. Beaucoup de Camerounais ont fait des dons et continuent à le faire. Nous avons reçu des mains du président de la conférence épiscopale du Cameroun, Mgr Samuel Kleda une somme de seize millions qu’il est venue déposer à la cathédrale de Bangui. Nous l’avons répartie dans tous les diocèses. Les musulmans comme les chrétiens en ont tous bénéficié. A Bangui j’ai accueilli l’imam pendant cinq mois. Dans l’archevêché il y a trois familles musulmanes qui sont encore là. Mes confrères de Berberati ont accueilli beaucoup de musulmans .Cet argent les a aidés aussi. Merci et que Dieu vous le rende au centuple .

Mgr, avez-vous un message pour vos compatriotes qui , ici au Cameroun, sont accueillis mais dont certains reportent ici les problèmes venus de là-bas ou en créent sur place ?

A tous les Centrafricains qui ont quitté leur pays, je voudrais leur dire ceci. Le peuple d’Israel était parti en exil en Egypte. Mais ce peuple a gardé la foi, pour un retour. Mettez-vous dans la tête que personne ne pourra construire la RCA votre pays sans vous. C’est votre terre natale, qui vous a vu grandir. Malgré les difficultés, il va falloir se préparer à repartir, à travailler pour l’édification de la communauté humaine de RCA qui a tant besoin de ressources humaines. A tous les Camerounais, je voudrais dire merci pour l’hospitalité des frères qui sont venus ici. Je voudrais aussi demander pardon pour des gestes, des paroles déplacées de certains de nos compatriotes qui ont connu des moments difficiles et perdent des repères. Mais ils retiendront, quand ils vont rentrer que le Cameroun et les Camerounais les ont bien accueillis et leur ont offert l’hospitalité, un refuge, un abri et par-dessus tout la paix.


 

 

 

 

 

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière