Le gouvernement vient d’adopter un projet de code pénal envisageant la suppression de ce châtiment.
L’annonce est du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien au sortir du conseil des ministres tenu en fin de semaine dernière à N’Djamena. Dans son compte-rendu, Hassan Sylla Bakari indique que la peine capitale sera remplacée «par l’emprisonnement à vie défini comme une peine perpétuelle sans possibilité de libération conditionnelle». Pour le porte-parole du gouvernement, cette option vise à moderniser la justice tchadienne et à l’arrimer aux standards internationaux. «La modernisation du droit positif constitue l’un des axes majeurs de la grande réforme mise en œuvre par le gouvernement. La mise à jour de notre législation est devenue donc un impératif à la fois politique, social, culturel, économique et même politique», a-t-il indiqué.
En vigueur au Tchad depuis 1991, a connu ses dernières exécutions en 2003. En 2004, dix-neuf autres personnes ont été condamnées à mort. Au moment où le Tchad tend vers l’abolition de cette peine, des mouvements de la société civile tchadienne indiquent que 33 prisonniers sont dans le couloir de la mort pour divers chefs d’inculpation. Accusés d’homicide, de divers actes de trahison, terrorisme et de divers crimes militaires, ils pourront échapper à ce châtiment si l’Etat tchadien venait à traduire dans les faits cette volonté. Par ailleurs, parmi les innovations contenues dans le projet de code pénal, M. Sylla Bakari fait savoir que le gouvernement tchadien est plutôt favorable à une «répression sévère de l’homosexualité».