Les différentes parties ont communiqué leur liste mercredi à la deuxième audience au Tribunal criminel spécial.
C’est jeudi qu’a eu lieu la deuxième audience de l’affaire ministère public et Etat du Cameroun-Sodecoton contre Iya Mohammed, ancien directeur général de la Société de développement du Coton (Sodecoton) et plusieurs co-accusés au Tribunal criminel spécial (Tcs)
: Henri Clavier, directeur général adjoint de ladite entreprise, Jérôme Minlend, président directeur général du cabinet Cameroun audit conseil (Cac), Lucien Fotso, comptable, Pierre Kaptene, attaché de direction à la Sodecoton, Mahamat Karagama, directeur des ventes et Christophe Mbaiougam, un autre haut cadre au sein de cette entreprise. C’est dans une gandoura vert olive et physiquement en forme que le principal accusé s’est présenté à ce tribunal. Les accusés sont poursuivis pour détournement de deniers publics d’une somme globale évaluée à plus de 11,293 milliards de F.
A cette audience consacrée à la production de la liste des témoins, Iya Mohammed, Lucien Fotso, Jérôme Minlend, Mahamat Karagama, Pierre Kaptene ont répondu présent avec leurs conseils. Séance tenante, l’avocat général, Jean Pierre Bikong Mafok, a remis la liste des sept témoins du ministère public aux différentes parties. Une attitude qui n’a pas été appréciée par les différents conseils. Et l’avocat général d’expliquer que par cette procédure, il a voulu rester ferme dans l’application de la loi. Dans le même ordre d’idées, la liste communiquée par le conseil d’Iya Mohammed qui, au départ disposait de sept témoins également, a fait une requête relative au retrait de deux témoins pour des raisons personnelles. La Sodecoton, quant à elle, a communiqué une liste de quatre témoins, le conseil de Mahamat Karagama a produit une liste de deux témoins tandis que celui de Minlend Jérôme a aussi produit sept témoins parmi lesquels le journaliste Haman Mana. Et le président Yap Abdou assisté de Onana Michel Jean Claude et Siewe Yvette de se réjouir de la qualité des témoins. « Ce sont des experts judiciaires qui vont nous éclairer. Il n’y a qu’un journaliste », a-t-il relevé.
Au cours de cette audience, Me Charles Tchoungang, conseil de Jérôme Minlend, a fait une requête sollicitant l’arrêt des poursuites à l’encontre de son client et qui a restitué le montant pour lequel il a été accusé de détournement pendant la phase de l’information judiciaire. A ce sujet, l’avocat général a répliqué qu’il s’agit d’une procédure administrative et non judiciaire. « La tribune n’est pas indiquée pour l’arrêt de poursuite », a relevé l’avocat général. Me Eugène Balemaken a quant à lui insisté sur le fait que l’Etat du Cameroun n’est qu’un actionnaire de la société, et n’a pas le droit d’être représentée alors que la Sodecoton l’est. Les réactions à ces exceptions sont attendues à la prochaine audience. L’affaire a été suspendue et reprendra le 1er octobre pour une réplique éventuelle aux exceptions soulevées par le conseil d’Iya Mohammed et l’audition éventuelle des témoins de l’accusation.
