La prise de service de Staffan de Mistura, au poste d’émissaire de l’Organisation des Nations unies (ONU) auprès de la Syrie, montre que la communauté internationale espère toujours trouver une solution à la longue et fastidieuse guerre qui déchire ce pays depuis plus de trois ans.
En effectuant, mardi dernier, sa première visite à Damas, la capitale syrienne, le diplomate italo-suédois a pu apprécier l’immensité de sa tâche. Il a également dû se rendre compte que les positions des belligérants syriens n’ont pas bougé d’un pouce. Le régime du président Bachar Al Assad considère toujours la coalition de l’opposition syrienne et son bras armé l’Armée syrienne libre (ASL) comme des terroristes à la solde de l’étranger et n’entrevoit aucun dialogue avec eux. Pour sa part, l’opposition estime que Bachar Al Assad est illégitime, quoiqu’ayant été récemment réélu à la suite d’un scrutin rejeté par ses détracteurs. Face à ce genre de blocages, les prédécesseurs de Staffan de Mistura, Kofi Annan et Lakhdar Brahimi avaient élaboré des plans de sortie de crise qui n’ont jamais été appliqués par les belligérants. Pourtant qualifiés de diplomates des missions impossibles, Koffi Annan et Lakhdar Brahimi ont dû démissionner après avoir constaté l’obstination des belligérants à s’opposer à la mise en œuvre du processus de paix. Même la progression des troupes de l’Etat islamique (E.I), qui livrent à la fois bataille contre le régime et les opposants, n’a pas modifié la donne. Puisque l’opposition syrienne pense que combattre le seul E.I. ne suffit pas pour apporter la stabilité dans la région du Moyen-Orient, ni à la libérer des extrémistes. Les détracteurs du régime Assad estiment, en outre, qu’il faut affaiblir et renverser ce régime, qui selon eux, est capable de déstabiliser la région entière pour se maintenir au pouvoir. Dans ce contexte, la mission du nouvel émissaire onusien, chargé notamment d’évoquer avec les responsables syriens « les perspectives d’une solution » à la crise, s’annonce compliquée.