Le Mindef, Edgard Alain Mebe Ngo’o a personnellement représenté le chef de l’Etat samedi à la cérémonie de fin de mission de l’Union africaine.
Le Camp M’Poko, à quelques encablures de l’aéroport international de Bangui, la capitale centrafricaine, a vécu une cérémonie particulière samedi dernier. La fin de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). Neuf mois après avoir été mise sur pied par l’Union africaine pour rétablir la paix dans ce pays dévasté par la guerre civile, la MISCA a tourné sa page. Il y avait beaucoup d’émotion au cours de cette cérémonie présidée par la présidente de la Transition centrafricaine, Catherine Samba-M’Panza, en présence de nombreuses délégations étrangères, dont celle du Cameroun, conduite par le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, représentant personnel du chef de l’Etat. D’abord avec la dernière revue des troupes des deux principaux responsables de la structure : le général Jean-Marie Michel Mokoko, représentant spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine et chef de la MISCA et le général de division Martin Tumenta Chomu, en sa qualité de commandant de la force militaire.
Si le premier est arrivé au terme de sa mission en RCA, l’officier général camerounais pour sa part, doit entamer ce jour, 15 septembre 2014, son nouveau mandat de chef de la force militaire de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). La structure qui prend le relais de la MISCA. Dans la délégation camerounaise, on ne cache pas sa satisfaction. Car, moins d’un mois seulement après l’entrée en scène de la MISCA, le 19 décembre 2013, et ayant sans doute constaté l’ampleur de la tâche à accomplir dans ce pays, le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, répondant aux voeux du corps diplomatique accrédité au Cameroun, avait clairement demandé sa mutation en une structure sous contrôle des Nations unies. Ce qui a été fait par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU en avril de l’année en cours.
L’émotion s’est faite plus grande encore lorsque la présidente de Transition a procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs sur la stèle aux soldats morts, « pour sauver des milliers de Centrafricains ». Un peu plus d’une trentaine. A ces soldats morts pour la RCA, le général Mokoko a souhaité que leur sacrifice ne soit pas vain. Le chef de la MISCA a alors reconnu que « la situation en RCA aujourd’hui est plus propice à une action plus vigoureuse de la communauté internationale … Rien de ce qui est en train de se mettre en place aujourd’hui n’aurait été possible si la MISCA avait échoué dans sa mission », dira-t-il. Une RCA qui s’est voulue reconnaissante à ces fils d’Afrique qui se sont déployés pour la sauver du chaos. Comme d’autres officiers et personnels civils de la MISCA, le général Martin Tumenta sera fait commandeur dans l’Ordre national de la reconnaissance centrafricaine à titre exceptionnel par la présidente de Transition. Des distinctions ont également été décernées au nom de l’Union africaine. « Sachez que le peuple centrafricain vous est éternellement reconnaissant », dira pour sa part Catherine Samba-M’Panza. « De nombreuses vies humaines ont été sauvées grâce à l’intervention de la MISCA », indiquera-t-elle. La présidente de Transition va alors reconnaître qu’« aujourd’hui, la ville de Bangui a presque retrouvé sa gaieté. Des écoles et des hôpitaux ont réouvert et la vaillante population de la capitale réapprend à vivre dans la quiétude. » Après avoir vécu un mois de décembre 2013 douloureux. Occasion pour elle de remercier ses pairs des pays membres de l’Union africaine, avec un accent appuyé sur ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la force française Sangaris.
