Parmi les affaires inscrites au rôle du Tribunal de première instance de Yaoundé-Ekounou jeudi dernier, la 18e a marqué plus d’un. Une bailleresse outrée a traîné sa locatrice devant la barre. Il s’agit de l’affaire Yolande Alima Edzoa contre Chantal Gouather, locatrice. Appelée devant les juges, c’est une plaignante visiblement remontée qui se présente. Et lorsque le président de la collégialité lui donne la parole, celle-ci vide son sac. « Je veux qu’elle me donne mon argent. Un an de loyer représente 480.000 F monsieur le président du tribunal. C’est beaucoup d’argent», martèle la dame. « Où va-t-elle trouver cette somme en cette période de rentrée ? Les bailleurs sont sans pitié », rétorque-t-on discrètement dans la salle. Insuffisant pour intimider la dame. Elle ajoute : « Je veux qu’elle libère ma maison si elle est incapable de payer le loyer. Une autre personne pourrait l’occuper. Je ne sais pas pourquoi, elle abandonne ses effets chez moi alors qu’elle ne paie pas. » En l’absence de l’accusée, l’audience est suspendue. Approchée, la plaignante raconte que Chantal Gouather, occupe un de ses studios au quartier Fouda à Yaoundé à raison de 40.000 F le mois. Locatrice exemplaire à ses débuts, elle a commencé à baisser la garde en mai 2013. C’est ainsi que ses versements ont engagé une évolution en dents de scie, jusqu’à leur interruption définitive. La suite de l’affaire est attendue le 8 octobre prochain.