Une grève des pilotes entamée lundi, alors que la compagnie dévoilait de nouvelles ambitions.

 Le Pdg de la compagnie aérienne n’est pas resté bien longtemps à l’exposition « Air France, France is in the air », ouverte ce lundi 15 septembre au Grand palais à Paris. Frédéric Gagey a dû partir pour l’aéroport de Roissy, une grève des pilotes ayant démarré le même jour, alors que l’entreprise déroulait un ambitieux programme devant des journalistes venus de différentes parties du monde.

De fait, il était question pour la compagnie de présenter un volet spécifique de son plan Transform 2015, portant sur la montée en gamme de son offre long-courrier. Selon un communiqué du Pdg daté du 10 septembre, plus de 500 millions d’euros (plus de 327,7 milliards F) ont été investis dans le cadre du volet susmentionné – baptisé « Best & Beyond ». Nouveaux produits, nouvelle philosophie, amélioration des cabines, etc. sont les principaux arguments que la compagnie, qui assure 11 vols par semaine en direction du Cameroun, met dans la balance, pour notamment faire face à la concurrence venant du Proche et du Moyen-Orient.

Mais dans le même temps, la boîte travaille à une réforme interne afin de développer le low-cost sur l’Europe. C’est ainsi qu’est née la compagnie Transavia (14 avions), dont les premiers pilotes ont été recrutés directement. Franck Legré, directeur général Afrique à Air France, a confié à CT que pour le développement de cette compagnie intra européenne, des pilotes de la compagnie mère devaient y être intégrés. « Sur une base volontaire », précise-t-il, mais aux conditions du low-cost. Le désaccord part de là.

Alors que des visiteurs de l’expo au Grand palais découvraient, entre autres choses, les nouvelles cabines de première classe qui entreront en service ce 29 septembre (sur le vol Paris-Singapour-Djakarta), des passagers constataient à l’aéroport qu’ils ne pouvaient pas voyager. De sources concordantes, un vol sur deux a été annulé lundi. Pour mardi, Air France annonçait 60% de vols annulés. Selon certaines estimations, ce taux peut passer à 100% ce mercredi 17 septembre. La compagnie a initié un système de remplacement – recours à des managers pilotes, en service dans les bureaux la moitié de leur temps de travail. Les syndicats ne le jugent pas viable, et invitent à un plan de développement « cohérent » de Transavia. La grève coûterait entre 10 à 15 millions d’euros (entre 6,5 et près de 10 milliards F) par jour à Air France.