Des dizaines de milliards de F déjà consignées dans le fonds de garantie créé il y a trois ans pour pallier d’éventuelles banqueroutes.

S’il arrivait qu’une banque implantée dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) soit en défaut de paiements, les épargnants n’auront pas de souci à se faire pour le remboursement de leurs dépôts.

C’est désormais une certitude, avec l’existence du Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale (Fogadac). « Nous l’avons créé pour parer à d’éventuelles faillites bancaires », confie Lucas Abaga Nchama, président du Comité de direction de ce fonds. Trois ans après le démarrage de ses activités, les membres se sont réunis vendredi dernier à Libreville au Gabon afin d’adopter des stratégies relatives à son bon fonctionnement. A ce jour, si le montant des cotisations reste secret, le président avoue qu’il s’élève déjà à des dizaines de milliards de F. Et jusqu’ici, la plupart des banques honorent leur contribution suivant le montant arrêté.

Avant la création de cette institution logée au sein de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) au Gabon, ce sont les Etats qui supportaient les coûts des faillites bancaires, se voyant obligés de puiser dans leurs caisses pour rembourser les épargnants. La création de ce fonds répond donc au souci de soulager les Etats de cette contrainte. Le Fogadac représente aussi pour les établissements de crédit, une planche de salut en cas de difficultés financières. Toutefois, tient à préciser le président, « on insiste sur le terme éventuelles faillites car avec notre supervision bancaire, nous faisons la veille systématique. Nous sommes pro-actifs avec une réglementation assez dure». Et d’ajouter : « Avec la contribution des banques et le travail qui va être réalisé par le secrétariat permanent, nous sommes en train de constituer un magot susceptible de répondre à d’éventuelles faillites ».

Pour le président du Fogadac, le plus important, pour les épargnants, c’est de savoir qu’en cas de faillites, ils pourront rentrer en possession de leur argent. « Ceux qui sont au courant de l’existence de ce fonds, au lieu de garder de l’argent sous les matelas, iront à la banque parce qu’ils seront plus confiants», déclare Lucas Abaga Nchama. Si les dépôts augmentent, les banques devraient aussi accorder plus de crédits. Le projet a été piloté par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) qui, dans ses missions, est garante de la stabilité financière dans la sous-région. « Nous avons intérêt pour prévenir les risques systémiques, de promouvoir l’existence de ce type de structures», complète le gouverneur.