Le partenariat privé est sollicité pour plus d’efficacité dans l’action contre ce problème de santé publique.

Lundi une rencontre a eu lieu au siège du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), réunissant les représentants des différents bureaux Afrique de l’Ouest et centrale. Objectif : établir un partenariat privé pour lutter contre la fistule obstétricale en Afrique.  Environ deux à trois millions de femmes et filles en souffrent dans les pays en développement. Depuis 2010, environ 360 femmes en ont été soulagées au Cameroun. Mais la maladie n’en est pas moins considérée comme un problème de santé publique dans le pays, d’après le Pr. Mbu, directeur de la Santé familiale au ministère de la Santé publique.

C’est une pathologie due à une complication qui survient lors d’un accouchement prolongé, sans assistance médicale et qui s’achève par la création d’un orifice anormal qui laisse passer les urines et/ou les selles par voies génitales féminines, de façon continue et involontaire. Les jeunes filles de couche sociale défavorisée sont les plus exposées. La femme en souffre doublement : dans sa chair et dans sa tête, dans la mesure où l’affection la frappe dans sa dignité.

Le partenariat du privé est sollicité parce que l’UNFPA veut mobiliser toutes les énergies sur des sujets importants et délicats qui concernent la santé maternelle, comme la fistule obstétricale. « Il existe des programmes-pays avec le gouvernement et nous devons aussi faire appel aux autres forces vives dans la mise en œuvre de notre feuille de route. Dans le cas de la fistule, le combat se situe sur trois axes : d’abord la prévention, qui part de la sensibilisation  et intègre la formation des sages-femmes pour une meilleure assistance lors des accouchements. Ensuite la prise en charge pour soulager à peu de frais ou gratuitement les malades, enfin la réintégration sociale », explique Jocelyn Fenard, Regional Resource Mobilization and Partnership Adviser. Il faut peut-être le souligner, la fistule atteint les femmes dans leur dignité. Les patientes sont souvent rejetées si elles ne s’isolent pas elles-mêmes.

Dans cette perspective du partenariat envisagé, MTN, Virgin Unite, Total, Nobel sont les entreprises ciblées par UNFPA au Cameroun, Nigeria, Congo et Guinée Equatoriale.