Le cantonnement des populations chez elles, pendant trois jours, n’était certainement pas agréable. Il n’en était pas moins nécessaire rcirconscrire l’épidémie.
Dans ce pays ouest-africain de plus de 6 millions d’habitants où au moins 500 personnes ont déjà été tuées par l’épidémie Ebola, 7. 136 équipes avaient été mobilisées dans le cadre de l’opération « Stay at home. » On ne voyait ni personne, ni véhicule dans les rues à l’exception des équipes de santé qui sillonnaient les villes. Les premiers résultats du cantonnement montrent que les autorités sierra-léonaises ont eu raison de prendre cette décision courageuse puisque 60 nouveaux décès ont été enregistrés et 22 nouveaux cas d’Ebola ont été détectés. Cette mesure a permis de veiller sur la contamination d’une personne à l’autre et d’isoler les malades confirmés. Elle a également intensifié la sensibilisation des populations sur la connaissance d’Ebola, les moyens de prévention pour diminuer la peur et accroître la mobilisation contre cette épidémie.
Le bilan de l’opération « Stay at home » qui pourrait certainement évoluer a surtout permis de constater qu’en s’impliquant dans le cantonnement, les populations sont disposées à jouer, chacun son rôle, pour relever le grand défi que constitue la lutte contre l’épidémie Ebola . Cette prise de conscience est salutaire, à plus d’un titre, car elle facilite le contrôle de l’épidémie malgré quelques défaillances du système sanitaire local. Outre la prise de conscience , la lutte contre Ebola requiert davantage de moyens pour renforcer les mesures de protection et de surveillance en Sierra-Léone mais aussi dans les pays voisins afin de réagir efficacement face aux nouveaux cas car un des facteurs aggravant de la situation sanitaire peut être la difficulté des populations à suivre toutes les indications pour contenir l’épidémie tout comme la réalité selon laquelle chaque patient confirmé pourrait avoir eu entre vingt et quarante contacts avant que la maladie ne se déclare.