Antilopes, singes, biches, etc. dépecés ou boucanés garnissent toujours les étals au marché  central d’Abong-Mbang, département du Haut-Nyong, région de l’Est. Ces gibiers dont l’origine de la mort est inconnue attirent

incontestablement bon nombre de clients. C’est le cas d’Aline M., arrivée en fin de séjour d’une semaine dans la ville. La jeune dame, cadre dans une entreprise à Yaoundé vient de s’offrir des  morceaux de viande de toutes les espèces. Ceci pour une somme de 50 000 F. « Tout le monde sait que la région de l’Est est la zone par excellence de la vente de viande de brousse. Du coup, j’en achète pour faire plaisir à mes proches », confie-t-elle. Et la question posée à l’instant est de savoir si elle n’est pas informée des récentes recommandations du ministre de la Santé publique à propos de la fièvre Ebola. « Je suis informée mais le virus n’existe pas encore au Cameroun. Et depuis que je suis ici, aucun cas n’a encore été détecté et ce n’est pas en mangeant cette viande de temps en temps qu’on va attraper la maladie », se défend-t-elle.

Dans les ménages, restaurants et marchés de la ville d’Abong-Mbang, la viande de brousse se déguste à toutes les sauces sans que cela n’inquiète outre  mesure les autorités administratives compétentes. Pourtant le virus Ebola sévit depuis plusieurs semaines dans certains pays africains où l’on dénombre déjà plusieurs milliers de morts.

Pour ce qui est du Cameroun, des mesures ont été prises par le ministère de la Santé publique pour barrer la voie à cette maladie. Un plan de riposte contre la maladie a été mis sur pied. Et c’est dans ce cadre qu’André Mama Fouda, ministre de la santé publique, a recommandé le 29 août dernier d’éviter le contact, le dépeçage et la consommation de la viande de brousse, particulièrement les singes, les chimpanzés, les gorilles, les antilopes et les chauves-souris. Selon le Minsanté, environ 50% de gibier vendue sur le territoire sont retrouvés mort en brousse.