Le site est victime de son succès touristique.
A bord du plaisancier de plus de mille places qui balade les touristes sur les 252 Km2 du lac Erhai (préfecture Bai de Dali, province du Yunnan, République populaire de Chine), la vue est imprenable.
L’on reste admiratif devant ces montagnes qui encerclent l’étendue d’eau et avec tout autour, des habitations toutes aussi pittoresques. A bord du bateau, les passagers de chaque étage descendent à tour de rôle dans la salle de spectacles où se produit une troupe pendant près de trente minutes. « Chaque jour, les deux navires transportant les promeneurs font plus de cinq tours. Et chaque tour dure au moins une heure. Comme tout espace de vie, c’est de la poussière ou des ordures qui tombent dans l’eau et polluent ce lac ». Le regret est exprimé par Shan Jian Min, directeur du Bureau de la protection environnementale de la préfecture autonome Bai de Dali.
Le tourisme est, en effet, l’un des dangers qui menace la survie de ce lac millénaire. Selon les officiels de la préfecture autonome Bai de Dali, en 2013 l’activité a généré plus de 24 milliards de yuans soit près de 2000 milliards de F CFA grâce au passage de 22,4 millions de personnes (Chinois et étrangers). Or, le lac Erhai est évidemment au cœur du parcours touristique qui comprend les 11 comtés de la préfecture, le temple bouddhiste de Dali et la vieille capitale du royaume Dali (973-1253). A en croire les statistiques qui veulent que le volume de touristes croit chaque année d’environ 20%, l’on comprend l’installation massive des populations et des industries autour du lac. Ce qui augmente la pollution.
400 000 personnes vivent dans des maisons aux alentours du lac. Des dizaines de petits commerces et des usines sont aussi implantés. « Cela donne beaucoup de travail pour la surveillance des sorties d’égoûts et le traitement des déchets aux 80 employés que notre bureau emploie », se plaint Shan Jian Min. Toutefois, sa structure ne baisse pas les bras. Depuis 2005, le gouvernement préfectoral a construit un pipeline pour éviter que les eaux usées provenant des ménages continuent de se jeter dans le lac. Les équipes du bureau de protection de l’environnement font des prélèvements chaque matin aussi pour connaître la qualité de l’eau. En plus des inspections menées dans les réseaux d’évacuation des usines et des habitations. Des mesures sont aussi prises pour contraindre les pêcheurs à respecter la pause écologique qui devrait permettre aux poissons de se reproduire.
