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Dossier de la Rédaction

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La musique au secours des librairies

De plus en plus, les promoteurs de ces établissements ont recours à la musique pour attirer les clients en cette période de rentrée scolaire à Yaoundé.


Il est 9h du matin au marché Mvog-Mbi à Yaoundé. Les décibels en provenance des librairies foisonnent de part et d’autres comme dans une boîte de nuit. En cette période de rentrée scolaire, les libraires se substituent au « Disc-jockey », menaçant même de leur ravir la vedette. C’est de bonne guerre, comme le martèle Yoba D., gérant d’une librairie au marché Mvog-Mbi : « Nous payons des taxes à la Société civile camerounaise de l’art musical ». Les artistes les plus écoutés ici sont les X-Maleya, Mani Bella, Lady Ponce... Les libraires rivalisent même parfois d’ingéniosité au point de concevoir des sonorités qui puisent dans le discours religieux. C’est le cas de cette phrase prononcée par les prêtres au début de chaque célébration eucharistique et déformée pour attirer la clientèle : « Chers élèves, que la musique soit avec vous et avec vos parents ».

Au marché Mokolo, la situation est identique. L’usage de la musique est même devenu un effet de mode. Une astuce copiée chez d’autres commerçants. « Nous nous sommes lancés dans cette activité parce que nous avons observé que nos concurrents font des rentrées d’argent», confie Adamou S., libraire. La méthode semble porteuse. Francis Mbo, chef du rayon papeterie dans une librairie au marché Mvog-Mbi confie volontiers qu’avec la musique, « les clients accourent et les ventes explosent.»  L’objectif visé par les promoteurs, c’est d’attirer le maximum de clients. « Grâce à cette technique marketing, les clients viennent même par curiosité, et ça marche ! », souligne Francis Mbo. De passage, certaines personnes n’hésitent pas à esquisser quelques pas de danse.

Pourtant, ce désordre sonore n’est pas sans conséquences aussi bien sur l’activité que sur la santé des riverains. « La musique me perturbe énormément. Mes clients ne peuvent plus émettre des appels à cause des bruits des baffles. J’ai du supprimer les appels, ce qui a conduit à une baisse de mes recettes», déclare Pitol, « call-boxeur » au marché Mvog-Mbi. En plus, la santé des autres commerçants en prend également un coup. « Quand je retourne à la maison le soir, j’ai très mal à la tête et je suis obligé de prendre des anti-inflammatoires pour mieux dormir. Parfois, il m’arrive même de ne plus bien entendre parce que mes oreilles sifflent», confie André B. tenancier d’une quincaillerie au marché central. Pour les spécialistes du droit, jouer de la musique au point de nuire à ses semblables est un délit sanctionné par les dispositions pénales camerounaises. « Dans tous les espaces publics y compris dans les marchés, les nuisances sonores sont rangées dans le cadre des troubles à la tranquillité publique. Elles constituent une infraction punie par la loi et dont la peine encourue est de cinq jours à trois mois de prison », souligne Evariste K., avocat.

 

-De la musique pour attirer des clients

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