L’artiste vient de dévoiler son premier album « Sitcha’a », alliage de sonorités d’ici et d’ailleurs.

10 pistes et autant de facettes d’une idéologie douce et rêveuse. C’est celle de Passou Ngongang. Le chanteur s’invite avec son premier album « Sitcha’a », le monde en langue balengou. Qu’il est intéressant de rentrer dans la tête de Passou. Pas besoin de s’accrocher, l’air y est plutôt paisible, car l’homme chante au calme, se livre à travers soul, funk, jazz et reggae. Des sonorités sophistiquées auxquelles l’artiste impulse les rythmes de sa terre natale. Passou fait dans la musique hybride, pouvant allier l’acoustique d’une salsa avec des essences bantoues. C’est le cas sur « Je suis une star », morceau dans lequel le musicien dissimule à peine son aveu de célébrité. C’est donc une révélation que Passou dresse en 10 chansons, avec des chansons en anglais, caution d’une ouverture internationale. Cet opus, né d’une autoproduction, fredonne l’univers tel que le chanteur le voit. Des batailles, du vécu et des anecdotes calquées sur sa vie et sur celle des autres.

Dans le titre « Sitcha’a », chanté en balengou, il se demande où va le monde. Questionnement sur le futur d’une génération en proie à de nombreux doutes. Passou s’arrête alors pour visualiser l’avenir, sombre parfois, avec des morceaux comme « My destiny » ou « L’homme en noir ». Dans ce deuxième titre, il joue les conteurs mélancoliques et rappelle que la mort n’est jamais bien loin. Cette première expérience en solo pour Passou est attrayante. Elle suscite la curiosité même si elle peut tomber dans le cliché, notamment avec le titre « Africa », thème que les artistes du continent semblent avoir épuisé tant ils aiment en faire les louanges ou pleurer sur son sort. Pour présenter son « Sitcha’a », Passou Ngongang a convié aux chœurs Sanzy Viany, et des musiciens d’expérience. De quoi assurer une entrée efficace dans le monde de la musique.